EXCLU RMC. Immobilier: seulement 45% des travailleurs sans CDI sont propriétaires

Selon une étude de l'Ifop pour le CIC dévoilée en exclusivité par RMC ce jeudi, seulement 45% des travailleurs sans CDI sont propriétaires de leur logement, contre 60% pour les salariés en CDI.

Pas de CDI, pas d'achat immobilier? L'idée est largement répandue, et à raison: seulement 45% des actifs qui n'ont pas de contrat à durée indéterminée sont propriétaires, contre 60% des salariés en CDI. C'est le résultat d'une étude de l'Ifop pour le CIC que RMC dévoile en exclusivité ce jeudi matin. Le fait de ne pas être en CDI a été identifié comme un facteur déterminant dans l'échec de leur demande d'emprunt pour 85% des travailleurs qui ne bénéficient pas de ce type de contrat.

Beaucoup renoncent même à pousser la porte des banques... Car pour se voir remettre des clés, encore faut-il y croire. Intermittent depuis plus de 10 ans, Martin épargne et se contente pour le moment de rêver. "Les seules personnes que je connais et qui sont propriétaires à Paris, elles sont en CDI depuis cinq ans, elles gagnent 4.000 euros par mois… On se rend vite compte que c’est une envie qu’il faut mettre de côté pour le moment", explique-t-il.

D'après l'étude de l'Ifop, les actifs sans CDI se censurent beaucoup plus. "J’ai fait des estimations auprès de courtiers. On doit fournir plus de garanties. J’ai l’impression que c’est plus compliqué", souligne Noémie, indépendante, qui sent une certaine méfiance.

L’immobilier et les banques appelés à "s’adapter"

Et si les banques prêtent à ceux qui n'ont pas de CDI, elles leur demandent plus. Pour Caroline Arnould, directrice générale de CAFPI, courtier en crédits immobiliers, il faut s'adapter alors que le CDI n'est plus le graal.

"Le monde de l’immobilier doit s’adapter, le monde de la banque aussi dans les modèles de prêt, peut-être avec plus de variabilité, avec des taux plus élevés en début de contrat qui peuvent se baisser ensuite si l’emprunteur montre des revenus réguliers même s’il n’est pas en CDI", préconise-t-elle.

Aujourd'hui, 36 % des demandes de crédit des actifs sans CDI se soldent par un échec. C'est 25% pour ceux en CDI.

LP avec Marion Gauthier