L'Etat va créer un observatoire des haies: "C'est un enfumage", tacle l'agriculteur Didier Giraud

Encore un nouvel observatoire public. Samedi, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a présenté le plan de 25 actions en faveur de la haie, une revendication des agriculteurs pour simplifier la situation. Parmi ces 25 actions, la création d'un observatoire national de la haie.
Un nouvel observatoire qui vient s'ajouter aux nombreux existants comme l'observatoire de la qualité des démarches en ligne (2019), l'observatoire de la santé des vétérans, celui de la démographie des professions de santé ou encore l'observatoire de la veille sanitaire des anciens combattants. Ce dernier-né de la famille des observatoires devrait coûter plusieurs dizaines de millions d'euros.
"Il ne se passera rien"
"Dans ma région, on doit tailler les haies en carré, les broyer à des dates bien précises. Si la tempête fait tomber un arbre et que tu le coupes, tu dois le replanter et prouver que tu l'as replanté", explique ce mardi, sur le plateau des Grandes Gueules, l'agriculteur Didier Giraud.
Et c'est contre ces mesures que les agriculteurs demandaient des simplifications. Mais selon Didier Giraud, les annonces du ministre Marc Fesneau ne changeront rien. "Que ça s'appelle observatoire et que le ministre l'annonce au Salon de l'Agriculture, ça veut dire qu'il ne se passera rien. On va recruter des gens, les occuper et ça va coûter un pognon de dingue", croit savoir l'éleveur de bovins.
Il en veut pour preuve l'observatoire des prix, censé mettre en avant les industriels ne respectant pas la loi Egalim et dont les publications ne sont jamais suivies d'effets selon lui.
Gérer les haies et leurs apports écologiques
Les observatoires ont une utilité pour "rendre des avis et faire des études plus longues", défend sur RMC et RMC Story l'enseignante Barbara Lefebvre, détachée entre 2008 et 2011 au Haut-conseil à l'intégration. Mais les rapports, in fine, "servent à caler le bureau du ministre", tacle-t-elle.
Le premier objectif de cet observatoire des haies sera d'identifier et suivre la progression des haies pour collecter des données et créer un référentiel cartographique national pour fin 2024. Un premier pas dans la simplification de la situation. La simplification doit ensuite permettre une gestion dynamique dans le temps et l'espace et la valorisation des haies en préservant leurs bienfaits pour l'environnement.