Le redressement des finances publiques, une priorité pour Bayrou: mais où sont les économies?

Le Premier ministre François Bayrou a fait du redressement des finances publiques une priorité absolue. Sauf qu’il n’a pas vraiment expliqué comment il compte s’y prendre. Redresser les finances publiques, ça veut dire dans un premier temps réduire les déficits, pour, dans un deuxième temps, réduire la dette qui n’est autre que l’accumulation au fil des années des déficits. Et pour réduire les déficits, il y a que deux manières: augmenter les impôts ou réduire les dépenses.
Alors, Bercy a publié de nouveaux chiffres: l’ambition serait, pour cette année, d’augmenter les impôts de 21 milliards, de réduire les dépenses de 32 milliards pour réduire le déficit de 53 milliards d’euros. Des objectifs pas si éloignés de ceux de Michel Barnier, mais en renonçant à une grande partie des efforts que demandait Michel Barnier.
"Le compte n'y est pas"
C’est flagrant sur la réduction des dépenses, où on peut multiplier les exemples. La réduction des effectifs de fonctionnaires : ambition initiale de 4.000 fonctionnaires en moins, ce sera 2.000 au plus. Les efforts demandés aux collectivités locales: cinq milliards prévus dans le budget Barnier, à peine deux finalement demandées.
Le plafond de dépenses de la Sécurité sociale, est revu à la hausse. Les déremboursements de médicaments passent à la trappe. Pour les étudiants, on va dépenser plus également. Pour le logement aussi. Les retraites? la seule certitude, c'est qu’on ne dépensera pas moins. Alors, il y a bien des objectifs ambitieux de simplification, mais il faudra plusieurs années avant d’en engranger les bénéfices.
C’est vrai aussi sur les impôts: pas de taxation expo des entreprises, ça laisse la marge à des hausses, qui seront sans doute plus importantes que celles du gouvernement Barnier. Toutes les mesures pour surtaxer les entreprises et hauts revenus seront là, et certainement plus encore.
D’où une ambition limitée de réduction des déficits (5,4% du PIB), le tout reposant sur une prévision de croissance trop optimiste (0,9 alors que 0,5 au mieux). C’est un budget qui va peut-être calmer les partis, un peu, rassurer les Français, mais qui va inquiéter (beaucoup) les entreprises et les marchés financiers.