Pourquoi l'idée de transformer les bureaux vides en logements est difficile à mettre en place

Député de l'Ain, Romain Daubié a déposé une proposition de loi pour répondre à la crise du logement en France. Elle est étudiée ce jeudi matin à l'Assemblée nationale. Elle propose de transformer les bureaux vides en logements.
Car le manque de logement est important dans notre pays. Il faudrait en construire ou remettre sur le marché 518.000 par an d’ici à 2040 pour subvenir aux besoins à venir de la population selon une étude de l'Union sociale pour l’habitat.
Convertir d'anciens bureaux en logements, une idée efficace sur le papier, mais loin d'être simple et de faire l'unanimité chez les acteurs du secteur.
Depuis quatre ans, après la pandémie du Covid et la généralisation du télétravail, les espaces vides se sont multipliés à Grenoble.
“Le stock a augmenté. Il est passé de 100.000 m² à 139.000 m². Si vous mettez 10 m² en moyenne par personne, ça fait 13.000 postes de travail disponibles sur l’agglomération”, indique Hugues de Villard, président de la branche entreprise de la Fédération nationale de l’immobilier en Isère.
Pas fait pour la classe moyenne
Problème, seulement 10% de ces espaces pourraient devenir des logements, surtout ceux situés hors du centre-ville. “En périphérie, c’est très compliqué parce que souvent, les bureaux sont sur des zones d’activités. Donc personne ne voudrait habiter au milieu d’une zone industrielle avec des camions autour”, ajoute Hugues de Villard.
La proposition de loi veut simplifier les démarches de transformation. Mais elles restent, tout de même, complexes. Et les logements, très coûteux.
“Les premiers prix de sortie rendent quasiment impossible leur commercialisation. C’est-à-dire que le modèle économique n’est pas fait pour qu’ils puissent correspondre à la classe moyenne, aux salariés, voire même qu’ils deviennent des logements sociaux”, explique Christophe Ferrari, président de la métropole de Grenoble et vice-président d’Intercommunalités de France.
Pour les bureaux neufs, le texte veut aussi prévoir un nouveau permis de construire réversible. Pour prendre en compte, dès le début, une future transformation en logements.