Taux d'intérêt, Airbnb, travaux... Pourquoi le marché de la location longue durée s'effondre

Selon un baromètre Se Loger, le nombre d'appartements et de maisons disponibles à la location s'est effondré de 32% en trois ans. Pourtant, la demande continue d'augmenter.

Le nombre d’appartements et de maisons disponibles à la location s’est effondré de 32% en trois ans, alors que la demande est en hausse. À Strasbourg, on compte près de 30% de biens en moins sur le marché, par rapport à 2023. Ça coince, et les locataires ne peuvent plus se loger.

Propriétaire d'un 32 m2, avec une chambre, en plein centre de Strasbourg, pendant 10 ans, Idriss l’a loué en longue durée.

"J’ai eu beaucoup de problèmes avec des locataires. La dernière fois, ils ne m’ont pas payé mon loyer pendant un an. Quand j’ai repris l’appartement, il y avait 3.000 euros de réparation à faire. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase”, indique-t-il.

Il se tourne maintenant vers la courte durée. “Avec Airbnb, un locataire, il paye déjà avant de venir. On a une assurance. Avant, j’étais à 450 euros de loyer. Là, je suis à 1.300-1.400 euros. À Noël, ça monte jusqu’à 4.000 euros. C’est beaucoup plus avantageux”, assure-t-il.

Une situation critique

Une pénurie que constate tous les jours Nadia Angelski, agente immobilière et co-présidente de la FNAIM du Bas-Rhin. “Sur Strasbourg, on peut vite se retrouver à une cinquantaine de demandes par jour”, indique-t-elle. Une situation critique avec plusieurs origines.

“La première, c’est la montée des taux d’intérêt. Des locataires qui voulaient acquérir leur résidence n’ont plus pu le faire et sont restés dans leur location. Puis les Airbnb, et les travaux de rénovation énergétique. Il y a des logements qui sortent du parc locatif, car ils ne peuvent plus être loués”, détaille-t-elle.

Avec une éclaircie tout de même puisque les taux bancaires étant en baisse, les acheteurs reviennent. Ce qui pourrait alléger la tension dans le parc locatif.

Lucile Pascanet avec Guillaume Descours