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"On s’attaque à un système social issu de leur combat": pourquoi la CGT veut manifester ce 8 mai

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Des manifestations pourraient perturber les commémorations du de la victoire du 8 mai 1945, notamment à Lyon où le président de la République Emmanuel Macron est attendu au Mémorial de Montluc pour un hommage à Jean Moulin.

Les commémorations du 78e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945 seront-elles perturbées par des bruits de casseroles? C'est en tout cas ce que les services de l'Etat semblent vouloir éviter à tout prix. Emmanuel Macron sera d'abord à Paris ce lundi matin, pour y raviver la Flamme du Soldat inconnu, au pied de l’Arc de Triomphe. Puis il se rendra à Lyon pour un hommage à la résistance et à Jean Moulin, au Mémorial de Montluc. Une visite sous haute sécurité. Comme sur les Champs-Elysées, les services préfectoraux ont interdit les manifestations autour de la prison de Montluc, où fut détenu Jean Moulin. La CGT a déposé un recours devant le tribunal administratif et la décision est attendue dans la journée.

A Lyon, cette éventuelle manifestation divise les habitants du quartier. "Il faut des fois avoir du respect, demande Cafta. C’est une fête, pour rendre hommage. S’il y a des gens qui veulent manifester, il y a d’autres jours." De l’autre côté de la rue, Gilles agitera lui ses casseroles depuis sa fenêtre quand Emmanuel Macron arrivera: "C’est le meilleur moment parce que le président ne vient pas ici tout le temps. C’est l’occasion d’en profiter pour manifester".

A la CGT, on défend le droit de manifester ce 8 mai en rappelant le combat des résistants pour les mesures sociales. "D’un côté, on rend hommage à des hommes et des femmes, à juste titre. Et de l’autre côté, on s’attaque aussi à un système social qui est issu de leur combat. Donc pour nous, il y a quand même une sérieuse contradiction, qui n’est pas acceptable", explique Samuel Delor, secrétaire adjoint de la CGT du Rhône.

"Le premier qui ne respecte pas une forme de trêve, c’est Emmanuel Macron"

"La CGT a largement contribué, avec d’autres forces, aux batailles qui ont eu lieu pendant la Seconde Guerre mondiale, souligne aussi Baptiste Talbot, membre de la commission exécutive de la CGT. Elle a porté des enjeux importants, elle a joué son rôle. Donc la CGT, avec d’autres forces, est parfaitement légitime à rendre hommage, et de manière extrêmement respectueuse, aux combats importants qui ont été menés à cette époque et qui restent d’une pleine actualité."

Et la CGT ne donc veut pas relâcher la pression face à la réforme des retraites. "Cette question, peut-il y avoir ou doit-il y avoir une trêve, n’est pas véritablement d’actualité, estime Baptiste Talbot. Le premier qui ne respecte pas une forme de trêve et fait pour le coup un mélange des gens, il s’appelle Emmanuel Macron. Il ne revient pas à Emmanuel Macron, au gouvernement et aux autorités préfectorales, de dire ce qu’il serait bon ou pas de faire ce jour-là."

LP avec Pierre Bourgès