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Problème technique, Sénat: pourquoi les tickets-restaurant fonctionnent encore dans les supermarchés

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Les titres-restaurant pour payer ses courses au supermarché, c'est théoriquement fini depuis le 1er janvier. Mais en pratique, il est toujours possible de s'acheter du riz ou des pâtes avec. Pour deux raisons notamment. Explications.

Vraiment fini pour les achats de pâtes, de riz ou de farine en grande surface avec les titres-restaurant? Depuis le 1er janvier 2025, les salariés qui bénéficient de cet avantage avec leur entreprise ne peuvent plus faire leurs courses avec leurs fameux tickets-resto. La dérogation d'août 2022 permettant d'acheter des produits alimentaires, reconduite en décembre 2023 en raison de l'inflation, est désormais levée.

Les titres-restaurant ne servent désormais plus qu'à acheter des produits d'alimentation directement consommables comme des sandwichs, plats préparés, dans les supermarchés.

Le Sénat pourrait finalement prolonger la dérogation

Voilà pour la théorie: "Dans la réalité, c'est loin d'être le cas", assure ce vendredi sur RMC et RMC Story Olivier Urrutia, délégué général de la Fédération du commerce coopératif et associé qui représente notamment Leclerc, Intermarché ou encore Système U.

"Il faut encore reconfigurer les logiciels des caisses et cela demande un temps d'adaptation des supermarchés concernés", explique-t-il.

Car les paiements par ticket-resto ont été suspendus après la censure du gouvernement Barnier alors qu'ils avaient été reconduits par un projet de loi en novembre dernier par l'Assemblée nationale. Et ce projet de loi doit être réétudié en séance publique au Sénat le 15 janvier prochain: "C'est aller-retour technique et technologique pour les caisses pour quelques jours à peine, ajoute une complexité supplémentaire", explique Olivier Urrutia.

La colère des restaurateurs, "un faux débat"?

En attendant, les restaurateurs sont toujours en colère, dépités de voir les titres-restaurants utilisés dans les supermarchés plutôt que dans leurs établissements: "On comprend l'émoi de cette profession mais nous ne pensons pas que les problématiques structurelles de ce secteur soient liées à l'utilisation des tickets-resto dans d'autres commerces que les leurs", estime Olivier Urrutia. "C'est un faux problème, un faux débat", insiste-t-il.

Plus de 5 millions de salariés bénéficient de titres-restaurants en France selon Edenred, la maison-mère du Ticket-restaurant.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC