Suppression de deux jours fériés: "Ce n'est pas très clair", tacle le député EPR Mathieu Lefèvre

Haro sur les ponts? Le Premier ministre François Bayrou a annoncé son souhait de supprimer deux jours fériés, le lundi de Pâques et le 8 mai dans le cadre de son budget 2026. Objectif, pouvoir faire une économie de 4,3 milliards d'euros, parmi les 40 que cherche à faire le gouvernement.
"Pour réduire le déficit, il y a plusieurs méthodes, diminuer les dépenses de l'Etat et faire des mesures pour travailler plus sans gagner plus", a précisé dans la foulée Éric Lombard, le ministre de l'Economie: "Je sais que deux jours de travail c'est un sacrifice mais c'est une façon de produire plus et participer à cet effort général", a-t-il plaidé sur France 2.
"Travailler plus pour gagner plus, pas pour gagner autant"
"On ne peut pas travailler plus pour gagner autant", déplore ce mercredi sur RMC Story Mathieu Lefèvre, député du Val-de-Marne et vice-président du groupe Ensemble pour la République (EPR), la formation du président de la République Emmanuel Macron.
"Ce n'est pas très clair", poursuit l'élu. "On ne sait pas si c'est une journée de solidarité comme c'était le cas dans les années 2000 (avec le lundi de Pentecôte, ndlr) ou si ce sont des jours fériés travaillés et rémunérés. Tout cela demande à être précisé dans le débat public, d'autant que tout le monde ne pourra pas travailler, il y a des entreprises qui n'en auront pas besoin", poursuit-il.
"Travailler plus pour gagner plus, pas pour gagner autant", ajoute Mathieu Lefèvre.
Des jours de travail normaux?
Il ne devrait cependant bien pas s'agir de journée de solidarité, travaillées mais non rémunérées. La suppression de ces deux jours fériés devrait en faire des jours de travail "normaux", avec des ressources fiscales moindres, avance BFM Business.
Cette suppression est une "provocation" et "une attaque directe contre notre histoire, contre nos racines, et contre la France du travail", a protesté le président du Rassemblement national Jordan Bardella. De son côté, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a évoqué "une attaque contre notre histoire".
La suppression de ces deux jours fériés n'est qu'une "proposition" a tenu à préciser le Premier ministre François Bayrou, assurant que d'autres jours pourraient être choisi. Le chef du gouvernement a évoqué la suppression du 8-Mai, date de la fin de la Seconde guerre mondiale en Europe, justifiant ce choix par un mois de mai déjà "rempli de ponts". Le lundi de Pâques a également été mentionné au motif qu'il n'avait "plus de signification religieuse".