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"Une trahison programmée": la Coordination rurale en colère après la validation du traité Mercosur

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L'accord commercial entre l'Europe et quatre pays d'Amérique latine a été approuvé mercredi par la Commission européene. La balle est désormais dans le camps des 27 qui auront à charge de le valider ou pas. La France, elle, s'est s'est réjouit de ces clauses de sauvegardes ajoutées à l'accord. Une "trahison" pour Christian Convers, secrétaire national de la Coordination rurale.

La Commission européenne a appelé mercredi les 27 à approuver rapidement l'accord commercial avec les pays latino-américains du Mercosur, en promettant des garanties "robustes" aux agriculteurs, dont Paris s'est félicité. Les commissaires européens ont validé en milieu de journée mercredi le texte de l'accord, première étape avant de soumettre ce traité de libre-échange aux Etats membres et aux eurodéputés.

Invité sur RMC ce jeudi, le secrétaire général de la Coordination rurale, Christian Convers, a dénoncé une “trahison”.

“C’est une trahison et une trahison programmée. Cela fait quelques années qu’on évoque ce sujet lors de nos rencontres un temps avec le président de la République, ensuite avec le Premier ministre monsieur Barnier, avec Bayrou, avec la ministre de l’Agriculture... Tout le monde disait ‘non, non, non, on va faire ce qu’il faut. Il y aura une minorité de blocage’... Sauf qu’on n'est pas dupes, on s’aperçoit bien que ces choses-là étaient programmées."

"Ca ne va pas arranger le lien de confiance qu’avaient les agriculteurs avec leur gouvernement”, appuie-t-il.

La France s'est réjouit de l'ajout de clauses de sauvegarde

Mercredi, les syndicats agricoles FNSEA et Jeunes agriculteurs ont dénoncé un accord “toxique”. "En validant l'accord en l'état, malgré la promesse de mesures de sauvegarde, la Commission européenne tourne clairement le dos à son agriculture. Cet accord reste toxique, incompréhensible et dangereux pour les agriculteurs français", écrivent les deux organisations dans un communiqué commun.

L'accord prévoit des clauses de sauvegarde, censées protéger des filières comme le bœuf, la volaille ou le sucre.

L'acteur du jour : Christian Convers - 04/09
L'acteur du jour : Christian Convers - 04/09
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Des clauses auxquelles Christian Convers ne croient pas. “Qui peut croire ça? C’est un marché de dupes. La Coordination rurale demande depuis longtemps de sortir l’agriculture de ces traités de libre-échange. Nous aujourd’hui, on va s’adresser au Premier ministre pour qu’avant son vote de confiance, il demande un vote à l’Assemblée pour se positionner contre le Mercosur. Une position que le président de la République devra suivre ou pas. La question, c’est est-ce que la France a encore une voix en Europe”, appuie-t-il.

Guillaume Descours Journaliste RMC