Addiction aux annonces, visites pour le plaisir: qu'est-ce que la pornographie immobilière?

Téléchargements de photos de biens, visites, addiction aux annonces immobilières... La pratique de la pornographie immobilière, qui vient de l'anglais "Real Estate Porn", prend de l'ampleur ces derniers mois.
Il s'agit d'une forme d'addiction, d'une fascination, notamment pour les annonces immobilières. Aux États-Unis, de nombreuses agences vont même jusqu'à réfléchir leurs annonces dans ce sens, pour attirer un maximum de personnes.
Cette tendance est alimentée par les médias, les réseaux sociaux et les émissions télévisées dédiées à l'immobilier (Stéphane Plaza, l’Agence et toutes les émissions consacrées à la rénovation). Tout cela génère une frustration qui débouche sur une fascination croissante pour la visualisation compulsive d'annonces immobilières, jusqu’à devenir une addiction.
Ainsi consommer des photos à défaut de projet concret, c’est le moteur de 70% des Français qui déclarent avoir déjà visité un portail immobilier sans projet particulier, selon le site Se Loger. Ce phénomène est particulièrement répandu chez les moins de 35 ans.
Les photos, un élément décisif
Plusieurs millions de photos de maisons ou d’appartements sont téléchargées chaque jour, alors qu’il y a moins d'un million de transactions par an. Certains vont même jusqu’à visiter sans songer à acheter les biens. Le but est souvent d'imaginer sa vie dans une maison ou un bien immobilier inaccessible.
Les photos jouent un rôle déterminant dans une annonce pour 98% des Français. Pas question de n’apercevoir qu’une partie du bien : près de la moitié des Français (48%) considère indispensable de voir toutes les pièces.
Preuve supplémentaire, près d’un tiers des Français pourrait exclure une annonce si les photos ne sont pas à leur goût en termes de décoration (32%). Exit notamment les animaux empaillés (42%), le carrelage des années 80 dans la cuisine ou la salle de bain (39%) ou des stickers muraux trop nombreux (37%).