Des Français bloqués au Liban veulent revenir: "Ça dégénère, je ne sais pas ce qu'on attend"

Environ 200 Français doivent quitter Beyrouth ce jeudi. Un premier avion a décollé cette nuit et a atterri tôt ce matin à Paris. Un second vol est prévu à 13h pour rejoindre Paris. Les premiers évacués sont des Français fragiles, malades ou sous traitement, indique le Quai d'Orsay, qui a pu réserver ces places sur deux vols.
Mais d'autres sont toujours bloqués sur place, sans solution pour quitter le Liban car seule la compagnie nationale aérienne libanaise poursuit ses liaisons alors que l'aviation israélienne est maître du ciel du Liban. C'est le cas de Dalia, Franco-Libanaise mère de trois enfants qui, de la fenêtre de sa cuisine, a la vue sur un immeuble éventré par une frappe israélienne.
"On espère rentrer très vite, au moins de sauver les enfants"
"Toutes les heures à peu près, on entend des frappes un peu partout. Deux fois, la maison a vibré. Je ne sais pas ce qu'on attend de plus que ça pour être évacués", s'interroge-t-elle au mico de RMC. Leur vol pour Paris a été annulé, le prochain disponible est prévu seulement fin octobre. "Ça me met en colère. Tout va très vite, ça dégénère et je ne sais pas ce qu'on attend. On demande juste à partir et à nos propres frais", poursuit Dalia.
Les valises sont prêtes aussi chez Sandra: "J'ai une boîte de passeports avec de l'argent, tout est prêt. On espère rentrer très vite, au moins sauver les enfants". Son mari veut rester, mais les missiles iraniens, mardi soir, ont décidé cette maman angoissée: "C'était déjà la guerre mais maintenant, l'Iran tire sur Israël qui dit répondre. Je me dis que ça y est, c'est la guerre, on va mourir. Ça fait quatre nuits que je dors une heure par nuit". Sur le mur face à elle, la trace d'une télévision: "Elle a surchauffé" dit-elle, à force d'inquiétude et de nuits passées à attendre, devant les informations.
Des listes de priorités établies par le consulat
À Paris ce jeudi matin, le premier avion de rapatriement est arrivé: "C'est le consulat qui nous a appelés, qui a établi des listes en fonction des priorités et ils nous ont placé sur des listes", confie une évacuée au micro de RMC.
"Ça commence à être compliqué, les bombardements sont nombreux, surtout la nuit à Beyrouth. On les entend dans tous les quartiers. On espère que la situation va s'améliorer mais c'est compliqué", ajoute-t-elle.
Lundi, la France a annoncé déployer le Dixmude, un porte-hélicoptères amphibie, au large des côtes libanaises. Mais le navire n'arrivera qu'en fin de semaine. Depuis de début de la guerre, deux Français (de 60 et 67 ans) ont été tués dans le sud du pays.