"Il n'y a plus rien": la détresse d'un père endeuillé dans un village détruit par le séisme au Maroc
Les secouristes ont accéléré les recherches ce dimanche au Maroc pour tenter de retrouver des survivants coincés sous les décombres de villages rasés par le séisme. Pour l'instant, le bilan, encore provisoire, fait état de 2.122 morts et 2.421 blessés.
C’est la région d’Al-Haouz, au sud de Marrakech, qui a été la plus endeuillée. Notamment les villages de l’Atlas, comme Douzrou: 800 habitants avant le séisme. Une centaine de morts et des corps encore sous les décombres.
Les larmes ne coulent plus de ses yeux vides. Ismaël montre un amas de pierres brisées. Ce sont les restes de sa maison.
“C’est d’ici que j’ai sorti les cadavres. J’avais une famille. Deux filles sont mortes, un garçon, ma mère, ma femme… Je n’ai plus que ce garçon, c’est moi qui l’ai sauvé et encore, j’ai dû creuser trois mètres”, confie-t-il.
La menace du froid
Une caresse à ce fils survivant, Zacharia, un garçonnet mutique, au regard déjà lourd. “Tout le monde est mort”, souffle-t-il, après deux jours à creuser des tombes. Des hommes font des va-et-vient portant dans des couvertures de tout petits corps, alignés, avant d’être enterrés dans le silence.
“On a enterré une cinquantaine de personnes hier. Depuis le jour du tremblement de terre, nous n’avons pas dormi. Regardez mon état, il est déplorable. Plus personne n’a où dormir, il n’y a plus rien. Je souffre tellement ça me consume”, appuie Ismaël.
Le père de cette famille décimée ère au milieu des décombres de son village natal. “Je n’ai nulle part où aller. Les gens se sont rassemblés là, sous des tentes. Il faut qu’on nous trouve une solution."
Il a tout juste assez de forces pour lancer un appel à l’aide alors que le froid menace à cette altitude.