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"J’ai vécu 11 secondes d’effroi": le témoignage d'Omar, choqué par le séisme à Marrakech

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Omar a vécu le tremblement de terre du Maroc vendredi dernier à Marrakech. S'il était en sécurité, il témoigne ce lundi sur RMC de la violence du choc.

Une cité impériale en péril. La ville de Marakech a été fortement impactée par le séisme meurtier qui a touché le sud du Maroc ce vendredi. Au moins 2.122 morts et des milliers de blessés sont à déplorer. De nombreuses habitations n'ont pas résisté à la violence de la secousse. Une violence dont témoigne Omar ce lundi matin en direct sur RMC, dans "Apolline Matin".

Habitant de Marrakech, il confie avoir vécu "11 secondes d’effroi", même s'il avait la chance de ne pas se trouver dans une habitation instable au moment de la catastrophe.

"Ça a été un moment très particulier. Je dispose d’un riad dans la Médina (le centre historique, ndlr). J’étais chez une amie pour voir le match de rugby France-Nouvelle Zélande. On était dans les nouvelles résidences qui sont plus sécurisées, vers les golfs de la ville, des appartements modernes. Et vers 23h11, il s’est passé ce qu’il s’est passé. On a été soufflés par un vent puissant. C'était l’effroi, l’angoisse", explique-t-il face à Apolline de Malherbe.

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"Des morceaux de la citadelle tombaient"

Quand les répliques se sont arrêtées, il s'est ensuite rendu 45 minutes après dans le centre historique de la ville, découvrant une situation chaotique et des victimes "couvertes de poussière". Malgré le drame, il reconnaît avoir été chanceux concernant son établissement, qui n'a pas été touché par le séisme.

"Ça ne faisait que quelques mois qu’on avait démarré, on a été abasourdis. Dans la Médina, le monde courait partout, la police était mobilisée mais aussi un peu dépassée par les événements. Des morceaux de la citadelle (le mur longeant la Médina) tombaient. On retrouvait des gens poussiéreux. J’ai une grande chance dans ce malheur car le riad que j’ai acheté avait été retapé, consolidé avec du 'chaînage'. En revanche, à proximité, dans l’ancien quartier de la Mellah, beaucoup de murs sont tombés", témoigne-t-il.

Des dégâts qui vont coûter cher. Selon une estimation préliminaire de la Banque mondiale, les pertes économiques engendrées par la catastrophe survenue en Turquie et en Syrie sont évaluées à 34 milliards de dollars mais les frais pour les compagnies d'assurance ont été estimés à 5,3 milliards de dollars par le réassureur Swiss Re.

Des inquiétudes pour la nourriture dans les villages isolés

A Agadir, sur la côte sud-ouest, Hassan explique lui que les maisons ont vibré pendant pratiquement 60 secondes. "C'était interminable", assure-t-il sur RMC, expliquant avoir des connaissances vivant également à Taroudant, dans la zone la plus sinistrée au sud du pays. "Mon beau-frère m'a expliqué qu'il y avait des dégâts partout, et surtout, il y a des inquiétudes pour la nourriture car les petits boulangers qui fournissent en pain la population ne peuvent plus faire à manger", explique-t-il.

Reste à voir comment sera organisée l'aide d'urgence nationale et internationale pour venir en aide aux populations sinistrées et endeuillées.

J.A.