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“Je veux que ma fille rentre à la maison": l'angoisse de la famille de Karin, disparue en Israël

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Parmi les Français qui recherchent des disparus en Israël, il y a cette famille qui recherche Karin, franco-israélienne de 24 ans, présente au festival de musique où le bilan est de 260 morts.

Plusieurs proches d’otages, enlevés par le Hamas, ont tenu ce jeudi une conférence de presse à Tel-Aviv, en Israël. Ils ont lancé un appel à l’aide et à la France. Karin Journo fait partie de ces disparus. Cette Franco-israélienne de 24 ans travaille pour une compagnie aérienne israélienne et participait au festival de musique qui a été pris pour cible par les membres du Hamas samedi.

Sa sœur et son père, Meitav et Doron Journo, qui ont remué ciel et terre, en vain, ont accepté de se confier à RMC. Doron veut tenir bon, mais sa voix se brise, régulièrement. Il a cherché sa fille partout, crié son nom dans les hôpitaux, donné son ADN pour retrouver son corps.

“Je veux que ma fille retourne à la maison, c’est tout! Jusqu'en Australie, j’irais s’il faut. Elle n'a rien fait, elle est partie pour danser, c’est tout”, dénonce-t-il.

"L'attente, c'est le pire"

Depuis, la vie pour cette famille, pour la sœur de Karin, notamment, s’est arrêtée. “J’y pense tout le temps. Ma mère reste toute la journée sur le canapé à regarder les infos en pleurant. Et si elle n’est pas sur le canapé, elle se tient sur le balcon à attendre que quelqu’un vienne, frappe à la porte. L’attente, c’est le pire”, assure-t-elle.

Le pire, avec ces messages d’inconnus reçus depuis une semaine. Leurs numéros de téléphone ont été partagés sur les réseaux sociaux. “Toute la journée, ils envoient des messages: ‘ta fille est chez moi, on frappe ta fille’”, raconte Doron.

“‘Salut, on a violé ta fille'. Ils nous envoient de fausses photos, se moquent de nous pour nous rendre fous. C’est leur façon de nous terroriser. On a reçu 400 appels et messages en une minute”, ajoute Meitav.

Une immense fatigue semble écraser leurs épaules, mais ils continuent de répondre à certains appels. “On se dit, à chaque fois, que c'est peut-être Karin”, glisse sa sœur.

Marion Gauthier avec Guillaume Descours