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Le président brésilien Lula exhorte Emmanuel Macron à conclure l'accord commercial UE-Mercosur

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) et le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva marchent après une conférence de presse conjointe suite à une réunion au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 5 juin 2025.

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) et le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva marchent après une conférence de presse conjointe suite à une réunion au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 5 juin 2025. - Christophe PETIT TESSON / POOL / AFP

Ce jeudi, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, en visite d'Etat à Paris, a exhorté son homologue français Emmanuel Macron à "conclure" l'accord de libre échange entre le Mercosur et l'Union européenne, auquel Paris est opposé dans sa forme actuelle.

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, en visite d'Etat à Paris, a exhorté jeudi son homologue français Emmanuel Macron à "conclure" l'accord de libre échange entre le Mercosur et l'Union européenne, auquel Paris est opposé dans sa forme actuelle.

"Mon cher Macron, ouvrez un petit peu votre coeur pour cette possibilité de conclure cet accord avec notre cher Mercosur. Cet accord, ce serait la meilleure réponse que nos régions puissent apporter face au contexte incertain créé par le retour de l'unilatéralisme et du protectionnisme tarifaire", a lancé le président Lula lors d'une conférence de presse à l'Elysée.

"Un risque pour l'agriculture des pays européens"

"Je vais assumer la présidence du Mercosur (...) pendant un mandat de six mois. Et je voudrais vous dire une chose: je ne vais pas laisser la présidence de Mercosur sans un accord avec l'Union européenne", a-t-il affirmé, avant de se dire "optimiste" sur une issue positive. Cet accord avec l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay doit permettre à l'UE d'exporter notamment plus de voitures, de machines et de spiritueux, en échange de l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Paris s'oppose à cet accord dans sa forme actuelle, contrairement à d'autres pays européens comme l'Allemagne ou l'Espagne. "Cet accord, dans le moment stratégique que nous vivons, il est bon pour beaucoup de secteurs, mais il fait porter un risque pour l'agriculture des pays européens", a répondu Emmanuel Macron.

"On a interdit à nos agriculteurs d'utiliser des composants, on leur a demandé de changer leurs pratiques et c'est une bonne chose. (...) Mais les pays du Mercosur ne sont pas du tout au même niveau réglementaire. Donc il y a très clairement une différence majeure qui n'est pas une différence de compétitivité, de spécialité mais de normes", a-t-il expliqué, réclamant "des clauses de sauvegarde et des clauses miroir" dans l'accord.

"On a six mois pour le faire, puisqu'il y a cette présidence-là et qu'il y a cet enthousiasme. Oui, nous voulons ouvrir. Oui, nous voulons plus de commerce, mais on doit respecter nos agriculteurs, respecter aussi la cohérence de nos ambitions", a ajouté Emmanuel Macron.

C.A avec AFP