"On veut revenir à une vie normale": la fin de la campagne présidentielle épuise les Américains

La campagne présidentielle aux Etats-Unis, qui oppose le républicain Donald Trump à la démocrate Kamala Harris, est entrée dans son ultime ligne droite. À trois jours du scrutin, les deux candidats continuent d'enchaîner les meetings et cultivent leur présence médiatique. Leurs équipes labourent le terrain et enchaînent les démarchages, tandis que les clips ou panneaux publicitaires innondent le quotidien des millions d'Américains. Beaucoup frôlent désormais l'indigestion.
C'est le cas notamment dans le comté de Bucks, en Pennsylvanie. Cela commence dès le matin. Abby et Ed déplorent auprès de RMC un "bombardement constant", que ce soit a la télévision, la radio ou sur les portables. "Assez!", clame Abby.
"Vous vous réveillez, vous avez 10 messages"
"Vous vous réveillez, c’est sur votre portable, vous avez 10 messages et de partout ! Même des endroits où je ne vote pas !", explique Ed. "Je joue au solitaire sur mon portable et une pub pour Trump apparait ! Comment osez-vous ? Je joue à ça pour me détendre", renchérit Abby.
Même en voiture, la campagne s'immisce jusque dans l'habitacle. Sur les bas-côtés ou sur les ronds points, des pancartes à l'effigie de Donald Trump ou Kamala Harris sont érigées un peu partout, même en en l’air. Perchés sur des pilonnes de fer, les visages des deux candidats surplombent les autoroutes de Pennsylvanie.
"La pire des campagnes"
Une caravane passe, aux couleurs de la candidate démocrate. "Qu’est-ce qu’il fout là ? Il a une plaque du New Jersey!", s'indigne un habitant du comté. Dans les quartiers résidentiels, des militants quadrillent les bras chargés de tracts. "On n’ouvre plus", fait savoi Ira, dont la poubelle de papier est pleine. "C’est épuisant. On est contents que ce soit fait, on veut revenir à une vie normale", confie celui qui a voté de manière anticipée.
"La pire campagne. Les publicités sont tellement moches, vous ne savez plus quoi et qui croire. Peu de fonds, beaucoup d'insultes", s’agace Lisa. "Trop d’argent dépensé!", s’insurge Mickael. "C'est l'argent qui fait l'élection alors que ça devrait être le vote des citoyens", considère-t-il.
Exemple d'une médiatisation à o utrance, à Las Vegas, la désormais célèbre sphère a revêtu les couleurs de Kamala Harris, arborant le slogan: "Vote for Harris-Walz". Rassemblements, bons d’achat ou même chèques donnés à des électeurs tirés au sort. La campagne 2024 pourrait être la plus chère de l’histoire des Etats-Unis, avec au moins 10 milliards de dollars, et surement davantage, qui auront été dépensés.