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Le cinéma n'attire plus: "On subventionne trop de films qui n'ont aucun intérêt"

Les salles de cinéma en manque de spectateurs. Même avec la fin des restrictions liées au Covid-19, elles ne se remplissent pas. Et les raisons sont multiples, avec notamment un prix des places aux alentours de 15 euros en pleine inflation.

Le cinéma français va mal. D’abord victime des fermetures liées au Covid-19, il a ensuite été boudé au profit des platesformes de vidéo à la demande et souffre maintenant de l’inflation et de la baisse du pouvoir d’achat. Conséquence, la fréquentation des salles de cinéma est en forte baisse : -25% par rapport à 2021 et -55% par rapport à 2019. Les films font trois voire cinq fois moins d’entrées qu’attendu, alors que le prix des places, qui se situe aux alentours de 15 euros, n'encourage pas.

"Notre-Dame brûle", de Jean-Jacques Annaud, qui a bénéficié de 30 millions d’euros de budget, d’une importante promotion et d’une sortie sur 700 copies, n’a attiré depuis le 16 mars dernier que 800.000 spectateurs.

"J'ai découvert la magie des plateformes VOD pendant le confinement. Donc pour me faire revenir, il va falloir que le cinéma me propose autre chose qu'une projection de films", raconte Emma Dancourt ce mardi sur le plateau d'"Estelle Midi", sur RMC et RMC Story.

"Il faut réformer le cinéma"

Une position partagée par Thierry Moreau. "Aller au cinéma doit être un spectacle immersif. Pour que les jeunes y aillent, il faut leur proposer une expérience", assure-t-il, plaidant pour une refonte de l'industrie du cinéma.

"Il faut aussi réformer le cinéma. Il y a 340 films dont beaucoup ne méritent même pas de sortir en salle. Il ne faut pas non plus que le cinéma ne devienne uniquement qu’une chose pour les blockbusters. Mais sur 340 films, il y en a beaucoup qui ne méritent pas que je me déplace et que je paie 15 euros. Je vais plutôt attendre qu’ils sortent sur les plateformes de visionnage à la demande", assure-t-il.

"C’est l’exception culturelle française qui fait que l’on subventionne beaucoup le cinéma, que l’on donne beaucoup d’argent pour des films qui ont quelquefois très peu d’intérêt. Par exemple, le film de Jean-Jacques Annaud, c’était une daube. Si ça avait été un très bon film, ça aurait été un carton au cinéma", ajoute-t-il.

G.D.