"Ça ne va pas arranger les choses": la mort d'Yvan Colonna fait craindre un embrasement en Corse
À la bougie et dans le silence, des dizaines de personnes se sont rassemblées, à Bastia et Ajaccio, ce lundi soir à l'annonce de la mort d'Yvan Colonna, le leader indépendantiste qui a succombé à ses blessures trois semaines après son agression au sein de la prison d'Arles où il était incarcéré pour le meurtre du préfet Erignac en 1998.
Des rassemblements dans le calme à rebours des manifestations et des affrontements violents contre les forces de l'ordre qui émaillent l'île depuis trois semaines et l'agression du militant indépendantiste. Et si la famille d'Yvan Colonna a appelé à respecter son deuil, d'autres rassemblements notamment de lycéens, doivent avoir lieu dès ce mardi.
De quoi faire craindre le retour des violences: "On peut craindre de nouveaux débordements. Cette terrible nouvelle ne va pas arranger les choses", craint ce mardi sur RMC André Paccou, porte-parole de la Ligue des Droits de l'Homme en Corse. "Ce que nous sommes très nombreux à souhaiter, c'est qu'il n'y ait pas de violences et que la demande de la famille, de respecter sa douleur, soit entendue".
"Peut-être que cela va faire naître une figure de martyr"
"On ne peut pas refuser aux gens de manifester. L'émotion est très vive mais il faut respecter la douleur de la famille et sa dignité", assure ce proche de la sœur d'Yvan Colonna, qui imagine une famille "effondrée et en très grande souffrance".
Les obsèques du militant indépendantiste doivent avoir lieu dans les jours à venir. "Peut-être que cela va faire naître une figure de martyr mais il avait déjà cette figure, parce que beaucoup de gens ont partagé le doute dans la culpabilité d'Yvan Colonna dans l'assassinat du préfet Erignac", explique André Paccou.
Yvan Colonna, militant indépendantiste corse, avait été condamné pour l'assassinat le 6 février 1998 de Claude Erignac, alors préfet de Corse-du-Sud. Le berger de Cargèse avait toujours clamé son innocence.