Dépôt de plainte en 2020, policiers débordés: nouvelles révélations autour du féminicide d'Hayange
Le meurtre de Stéphanie 22 ans, tuée de plusieurs coups de couteau le week-end dernier par son compagnon à Hayange aurait-il pu être évité avec plus d'effectifs? C'est ce qu'assurent les policiers de la région qui déplorent le manque de moyens et de personnel. Car au commissariat d'Hayange, 700 dossiers sont en attente de traitement par les quelques fonctionnaires:
"C’est un commissariat où travaillait une quarantaine de collègues. On se retrouve avec six collègues sur le bureau de police d’Hayange qui gère six communes, on ne peut pas traiter tous les dossiers en même temps", assure à RMC Fabrice Marseu, délégué Unité SGP Police-FO en Moselle.
"Il ne devait pas sortir avant octobre 2021, il n’y avait pas urgence à traiter le dossier"
Parmi ces centaines de dossiers, la plainte déposée par Stéphanie à l'encontre de son compagnon pour menaces de morts l'année dernière. Une plainte qui n'a pas été transmise à la justice car entre temps, son compagnon avait été incarcéré pour des délits routiers, explique Fabrice Marseu:
"Il ne devait pas sortir avant octobre 2021 donc pour les policiers il n’y avait pas urgence à traiter le dossier. Mais la personne a été libérée sans qu’on le sache et dès cet instant la victime était forcément en danger. S’il y avait eu une meilleure communication, entre les différents services on aurait pu éviter certains drames", explique le syndicaliste.
"On est obligés de prioriser les affaires"
Une situation loin d'être unique en France, estime Michel Corriaux, le secrétaire d'Alliance Police Nationale dans le Grand Est: "Nos services d’investigation sont noyés sous les procédures ce qui fait qu’on est obligés de prioriser les affaires et une enquête peut prendre six mois un an parfois beaucoup plus".
Pour enrayer le fléau, les syndicats de police réclament donc une simplification des procédures et un renforcement des effectifs dans les commissariats.
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