"Beaucoup de tristesse et de révolte": après le féminicide de Montpellier, la colère et les hommages

Elles sont une petite dizaine de femmes à être venues se réunir spontanément sur les lieux des faits, mardi soir, quelques heures seulement après la mort d'une femme de 66 ans, abattue par son ex-mari, à Montpellier.
Une scène d'horreur qui a eu lieu devant le tribunal judiciaire de la ville, "face à une institution judiciaire qui est censée être la justement pour protéger les femmes", déplore Mathilde Cassorla, avocate du barreau de Montpellier, "beaucoup interpellée" par ce geste.
"Il y a beaucoup de tristesse et de révolte. On a une symbolique de la violence qui est à son paroxysme", ajoute-elle.
"Montrer son soutien"
Ce féminicide s'est déroulé en pleine journée devant des dizaines de témoins. Des conditions qui ont beaucoup choqué Vigdis Morisse-Herrera, militante de l'association "Osez le féminisme !". "Ça me semblait nécessaire d'être là, de montrer son soutien et de montrer qu'on est nombreuses à ne pas accepter, à ne pas tolérer et à se battre pour que les choses changent", insiste la militante.
Les personnes présentes ont observé une minute de silence. Marine rentrait chez elle et a souhaité s'arrêter pour se recueillir:
"C'est horrible puis je trouve que c'est dégueulasse. Venir ici, faire ça puis se tuer derrière, ce n'est pas très courageux non plus. Pauvre dame, qu'elle aille en paix", confie cette habitante du quartier.
L'association "Osez le féminisme !" appelle à un nouveau rassemblement devant le Tribunal de Montpellier ce mercredi soir.
22e féminicide de 2024
Selon les premiers éléments
22 bougies ont été déposées sur les lieux du crime, autant que le nombre de féminicides en France depuis le début de l'année 2024. Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti s'est dit "horrifié" par ce féminicide. "Mes pensées vont à la victime et à ses proches", a-t-il ajouté, apportant également "tout mon soutien au personnel du tribunal". Une cellule psychologique a été ouverte.
En 2022, 118 femmes avaient été tuées par leur conjoint, soit une tous les trois jours. Selon le rapport publié par le ministère de l'Intérieur, "le profil type de l'auteur" de crime conjugal "est majoritairement masculin (84%)".