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"Ce n'est pas convaincant": à Nîmes, la présence policière renforcée ne suffit pas pour les habitants

Une manifestation a eu lieu mercredi soir devant une école du quartier du Chemin Bas d'Avignon à Nîmes, quartier touché par la violence liée au trafic de drogues.

Une manifestation a eu lieu mercredi soir devant une école du quartier du Chemin Bas d'Avignon à Nîmes, quartier touché par la violence liée au trafic de drogues. - RMC

A Nîmes, les parents du quartier du Chemin Bas se sont rassemblés devant la préfecture ce mercredi en marge d'une réunion entre les autorités et la directrice de l'école du quartier, en proie à une flambée de violence sur fond de trafic de drogue. Des professeurs et des parents inquiets, un mois après une fusillade en plein jour aux abords de l'école.

Des parents du quartier sensible du Chemin-Bas d'Avignon, à Nîmes, se sont rassemblés devant la préfecture ce mercredi soir alors qu'une réunion entre les autorités et les enseignants avait lieu. Beaucoup espéraient des réponses après la flambée de violence autour de différents points de deal du quartier, terrorisant la population.

Notamment depuis la fusillade survenue aux abords de l'école Georges Bruguier à l'heure de la sortie des classes le 8 février dernier. Depuis cette date, la plupart des enseignants n'ont pas repris le travail et près de 100 élèves sur 250 n’ont pas repris le chemin des cours.

La préfecture a annoncé que les policiers resteront mobilisés dans le quartier le temps qu'il faudra.

À l’issue de deux heures de réunion, la directrice s’avance pour échanger avec les parents d’élèves et les enseignants restés devant les grilles.

“La police maintiendra son niveau de sécurité tant que la crise sera au niveau où elle est”, indique-t-elle.

Une présence policière trop peu visible?

Sophia et Samantha, mamans d’élèves, n’ont pas amené leurs enfants à l’école depuis la rentrée des vacances, faute de présence policière suffisante selon elle dans le quartier. “On ne les voit pas. Le fait de les voir, ça nous rassure un peu plus, mais là, on ne les voit pas. Si, une fois de temps en temps, on les voit tourner dans le quartier, mais sans plus. Donc, non, ce n’est pas convaincant”, assure-t-elle.

Et ceux qui sont tout aussi mitigés, ce sont les enseignants. Marie, encore très choquée par les fusillades à répétition autour de son école, est en arrêt maladie jusqu’à la fin de la semaine.

“Je suis un peu déçue dans le sens où la police ne sera pas tout le temps visible parce qu’elle sera en déplacement. Après, on nous garantit que ça suffira et qu’il faut qu’elle soit mobile pour éviter qu’il se passe des choses à d’autres endroits du quartier, je l’entends. Mais est-ce que ça suffit à me rassurer? Pas totalement. Je suis entre deux”, confie-t-elle.

Mardi dernier, 14 enseignants sur 16 étaient en arrêt maladie à l’école.

Estelle Henry avec Guillaume Descours