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Faits divers

Féminicide: le concubin d'Aurélie Langelin, morte en 2021 à Douai, jugé pour "meurtre sur conjoint"

Des femmes brandissent des fleurs et des portraits lors d'une marche silencieuse à Douai, dans le nord de la France, le 12 juin 2021, en mémoire d'Aurélie Langelin, décédée le 31 mai. Le compagnon d'Aurélie Langelin a été placé en garde à vue le 1er juin 2021.

Des femmes brandissent des fleurs et des portraits lors d'une marche silencieuse à Douai, dans le nord de la France, le 12 juin 2021, en mémoire d'Aurélie Langelin, décédée le 31 mai. Le compagnon d'Aurélie Langelin a été placé en garde à vue le 1er juin 2021. - DENIS CHARLET / AFP

Aurélie Langelin, 33 ans, mère d'une adolescente de 14 ans, est morte dans la nuit du 30 au 31 mai 2021 au domicile de son concubin à Douai, où elle résidait régulièrement. Elle avait déposé plusieurs plaintes contre lui.

Le procès pour "meurtre sur conjoint" du compagnon d'Aurélie Langelin, décédée en mai 2021 à Douai (Nord) après avoir déposé plusieurs plaintes contre lui, s'est ouvert lundi devant la cour d'assises du Nord, et le verdict est attendu mercredi. Aurélie Langelin, 33 ans, mère d'une adolescente de 14 ans, est morte dans la nuit du 30 au 31 mai 2021 au domicile de son concubin à Douai, où elle résidait régulièrement.

Son corps présentait de nombreuses traces de sang et de "multiples ecchymoses", dont "un traumatisme crânien sévère avec probable usage d'une arme contondante", avait constaté un médecin légiste.

L'accusé déjà condamné à 12 reprises

Quelques heures avant le drame, des policiers étaient intervenus au domicile de son concubin pour un "différend de voisinage" et avaient constaté qu'Aurélie Langelin avait un hématome à l'oeil, avait déclaré le procureur de Douai à l'époque des faits.

Interrogée par les policiers, Aurélie Langelin avait "contesté avoir été victime de violences" et "refusé toute assistance", avait précisé le procureur. La police a ensuite été appelée vers 04h30 du matin par un passant, alerté par le concubin. À leur arrivée dans le logement, les secours ont constaté le décès d'Aurélie Langelin.

Suite à ce drame, Gérald Darmanin, alors ministre de l'Intérieur, avait saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), mais cette procédure a été classée sans suite, selon l'avocat de la famille de la victime, Me Damien Legrand. L'accusé a déjà été condamné à 12 reprises entre 2004 et 2019 notamment pour "vols, outrages, dégradations, menaces et violences".

Violences conjugales

Il avait été poursuivi fin 2018 pour des violences à l'encontre de la victime, mais avait été relaxé, sa compagne étant revenue sur ses accusations. Elle avait ensuite déposé deux plaintes pour "menaces de mort", la dernière le 5 mai 2021. La première, en octobre 2019, a été classée sans suite notamment parce qu'elle n'avait pas répondu aux convocations des enquêteurs, avait expliqué le procureur.

Dans le cadre de la seconde plainte, l'accusé a été renvoyé devant le tribunal correctionnel à Douai en avril où il sera jugé pour "menace de mort à l'encontre de sa conjointe", selon Me Legrand.

Selon cet avocat, ce drame est la "conjonction" entre les "dysfonctionnements observés à de multiples reprises dans cette procédure" et "l'emprise très forte de cet homme" sur Aurélie Langelin. L'accusé conteste les faits qui lui sont reprochés. Il a affirmé lors de l'enquête que la victime était entrée "en crise de violence contre elle-même".

C.A avec AFP