"Il s'en fout de la police": colère à Evian contre le chauffard qui a fauché un pompier lors d'un rodéo

Un pompier volontaire de 38 ans est toujours entre la vie et la mort après avoir été renversé volontairement par une voiture en marge d'un rodéo urbain tôt samedi à Evian.
Le conducteur du véhicule impliqué a été interpellé dans la foulée et contrôlé à 0,56g d'alcool par litre de sang, au-dessus du seuil d'alcoolémie autorisé. Il s'agit de Charly B. un jeune de 19 ans déjà condamné à plusieurs reprises pour usage et trafic de stupéfiants et qui avait un permis de conduire suspendu.
"En 2024 il avait été condamné trois fois pour usage et trafic de stupéfiants et était convoqué le 20 juin prochain au tribunal de Chambéry, pour conduite sous usage de stupéfiants et usage illicite de stupéfiants en récidive", explique ce lundi sur RMC Story Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du syndicat policier Un1té.
Un drame évitable?
Ce drame aurait pu être évité estiment les habitants d'Evian-les-Bains qui évoquent le suspect. Pour Mickael, celui-ci n'était pas assez surveillé par les autorités: "Il s'en fout de la police, des règles, de la population. Il s'est fait choper et continue à rouler, la sanction est trop légère", peste-t-il au micro de RMC.
Malgré ses antécédents, et un permis de conduire suspendu, le suspect participait régulièrement à des rodéos devant la caserne assure Martin, un autre riverain, en pointant des traces de pneus sur le sol: "Ce sont des jeunes qui font des drifts à des heures où ils pensent que personne ne va les contrôler".
"Carrières de délinquants"
"L'Etat et la justice n'arrivent pas à briser ces carrières de délinquants", ajoute Jean-Christophe Couvy. "Ce qui est arrivé à notre collègue pompier, c'est ce qui est arrivé à Alice à Brest et dont le conducteur a été condamné à 10 ans de prison. Ce sont des histoires écrites d'avance, on voit ces jeunes tomber dans la délinquance et on sait qu'un jour on les retrouvera aux assises", poursuit-il
Selon le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, Charly B. n'avait fait en tout que six jours de prison malgré 15 mentions à son casier judiciaire: "On est toujours dans le syndrome de l'excuse, sociale ou éducative, mais ces jeunes ont besoin d'être pris en main", appelle le policier qui plaide pour de courtes peines de prison: "Comme ça ils voient un peu ce que c'est et se demandent s'ils veulent que ce soit le reste de leur vie".
"Tous les messages que l'on envoie à ces jeunes c'est 'continue on va te tirer l'oreille et demain tu vas faire une bêtise encore plus grosse'", ajoute Jean-Christophe Couvy.