L'ex-maire de Canteleu relaxée de complicité de trafic de drogue: "J'ai tout perdu"

Poursuivie pour complicité de trafic de stupéfiants, Mélanie Boulanger, l'ancienne maire de Canteleu (Seine-Maritime), a été relaxée ce jeudi par le tribunal de Bobigny. L'élue socialiste avait démissionné en février du mandat qu'elle détenait depuis 2014, démentant tout acte ayant favorisé les affaires du clan Meziani, famille qui tient d'une main de fer le trafic de drogues de sa ville.
"J'ai tout perdu dans cette affaire. J'ai perdu 33 mois de ma vie, mon goût de me donner à la chose publique par un mandat", a réagi très émue Mélanie Boulanger à la sortie du tribunal de Bobigny. "Mais j'ai retrouvé mon honneur et justice a été rendue", a ajouté l'ex-élue.
"Plus jamais mon nom ne figurera sur un bulletin de vote"
L'ancienne maire de la ville de 15.000 habitants a déploré "finir comme ça" après avoir donner "10 ans" de sa vie à un mandat de maire, "de façon totale, pleine, entière, 365 jours par an et 24h sur 24". "Plus jamais mon nom ne figurera sur un bulletin de vote", a-t-elle ajouté avant de charger les médias.
"Cette affaire-là a été frappée par la violation du secret de l'instruction. Beaucoup d'entre vous ont continué à écrire et parler sur mon cas alors que je considère qu'il y a des choses qu'il ne faut pas dire", a lancé Mélanie Boulanger devant un parterre de journaliste. "J'ai été suivie par des paparazzis, il y a des méthodes que je n'apprécie pas", a-t-elle ajouté.
La maire était accusée d'avoir transmis des informations aux trafiquants de drogue
Au nom d'une République "exemplaire" face à la pieuvre du narcotrafic dans cette "narco-ville", le parquet de Bobigny avait fin juin requis à son encontre un an de prison avec sursis, ainsi que cinq années d'inéligibilité et 10.000 euros d'amende.
Pour la procureure, la transmission aux trafiquants de certaines informations sensibles par la maire sous pression, ainsi que quelques-unes de ses interventions auprès de la police locale, signaient un "pacte de non-agression" avec les trafiquants.