Procès de Monique Olivier: l'ex-épouse de Michel Fourniret de nouveau condamnée à la perpétuité

Procès de Monique Olivier - Marion Dubreuil (RMC)
Pour la deuxième fois, Monique Olivier est condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 20 ans. Après trois semaines de débats, la cour d'assises de Hauts-de-Seine a rendu son verdict ce mardi 19 décembre.
Elle devient la femme criminelle la plus lourdement condamnée de l'histoire judiciaire française depuis l’abolition de la peine de mort.
Pour la première fois jugée sans son ex-mari Michel Fourniret, elle est reconnue coupable de complicité dans trois cold case, les disparitions de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin.
"Je regrette tout ce que j'ai fait"
Lundi, le ministère public avait requis contre l'accusée de 75 ans la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, "au vu de la gravité exceptionnelle des faits commis, de la nécessaire protection de la société".
"Je regrette tout ce que j'ai fait", a dit ce mardi matin l'accusée, invitée une dernière fois à s'exprimer avant que la cour d'assises se retire pour délibérer, en demandant "pardon" aux familles des victimes.
Désormais, la justice impute 11 meurtres à Michel Fourniret, huit à sa complice Monique Olivier, la criminelle française la plus condamnée sans jamais avoir tué de ses mains. Elle était jusque-là dans l’ombre de Michel Fourniret. Ce procès, le premier où elle comparaissait seule dans le box, n'a pas changé son destin judiciaire.
Elle retourne dès ce mardi soir en prison. Déjà condamnée en 2008 à la réclusion criminelle à perpétuité à Charleville-Mézières, elle n'est pas libérable avant 2035, c'est-à-dire à ses 87 ans.
En la condamnant à la perpétuité pour complicité la cour d'assises a reconnu sa complicité "active". Les magistrats et les jurés ont estimé qu'elle était aussi responsable que le tueur en série Michel Fourniret.
Mise en examen dans une autre affaire
Le décompte macabre du couple Fourniret-Olivier n'est peut-être pas terminé. Car leur parcours criminel pourrait encore être complété. Monique Olivier est actuellement mise en examen dans la disparition de Lydie Logé, une jeune femme de 29 ans qui n'a pas donné signe de vie depuis 1993 dans l'Orne.
C'est pendant la période dite blanche du couple Fourniret-Olivier. Une décennie pendant laquelle aucun crime n'a été imputé au tueur en série. Avant de mourir, "l'ogre des Ardennes" avait laissé planer la possibilité de son implication.
Monique Olivier a refusé de répondre aux questions des avocats de partie civile sur Lydie Logé pendant le procès, prétextant une instruction en cours.
Monique Olivier avait également accusé Michel Fourniret dans un autre dossier, la mort d'une baby-sitter en 1993. Une adolescente de 16 ans dont l'identité n'a jamais été établie.
Michel Fourniret avait sous-entendu auprès d'un codétenu qu'il était impliqué dans 35 disparitions. Laissant plus d'une vingtaine de cases vides comme un ultime défi lancé à la justice.