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Faits divers

Un policier ex-syndicaliste jugé en appel pour violences intrafamiliales à Metz

La balance de la Justice (illustration)

La balance de la Justice (illustration) - LOIC VENANCE / AFP

Un policier est jugé ce jeudi pour violences intrafamiliales à la cour d’appel de Metz. Yves Milla, ancien représentant syndical Unsa Police dans l'est de la France, est toujours en poste depuis sa condamnation en première instance à 18 mois de prison avec sursis pour avoir commis des violences sur ses fils, aujourd'hui âgés de 10 et 13 ans, et son ex-femme.

Yves Milla, policier ex-syndicaliste à l'Unsa, comparaît ce jeudi après-midi devant la cour d'appel de Metz pour violences intrafamiliales. Le fonctionnaire avait été condamné en première instance, en juillet 2023, à 18 mois de prison avec sursis.

C'est son fils aîné qui, en octobre 2022, avait dénoncé en premier les violences, a appris RMC confirmant les informations de Street Press qui avait révélé l'affaire. Pris en faute au collège, le garçon de 12 ans avait fondu en larmes quand il avait compris que son père allait être informé. Il avait alors confié que lui et son petit frère étaient battus depuis plusieurs années, subissant des gifles, étranglement, fessées.

Un homme "capable de se transformer en monstre"

L'assistante sociale avait alors convaincu sa mère de déposer plainte. Ce n'est qu'à partir de là que l'ex-conjointe du policier a dénoncé les violences qu'elle avait elle-même subies avant leur divorce en 2018. Elle décrit un homme colérique "capable de se transformer rapidement en monstre". La plaignante s'était confiée à des collègues et son nouveau conjoint mais pensait qu'il était inutile de déposer plainte contre son ex-mari policier mais aussi représentant syndical.

Le policier toujours en poste

Yves Milla a été condamné en juillet 2023 en première instance à 18 mois de prison avec sursis assortie d'un sursis probatoire de 2 ans, durée pendant laquelle il a notamment interdiction d’entrer en contact avec son ex-conjointe. La justice a prononcé également à son encontre le retrait total de son autorité parentale. Le fonctionnaire a fait appel.

Malgré cette condamnation, le policier est toujours en poste aujourd'hui. Il bénéficierait d'après Street Press du soutien indéfectible du patron d'Unsa Police, Olivier Varlet. Jusque-là, le policier qui est aujourd’hui employé à la Direction des ressources humaines des finances et des soutiens (DRHFS) n’a pas été inquiété administrativement et n’a toujours pas été convoqué en conseil de discipline.

Des violences reconnues au premier procès

En première instance, l’ex-syndicaliste avait admis des violences éducatives, tout en contestant "la force" de ses gestes. Dans des mails adressés à son ex-femme, le policier expliquait pourtant avoir "défoncé" son aîné qu'il qualifie de "fainéant" au "comportement lamentable". Le psychiatre qui l’a expertisé "suggère une structuration de la personnalité en mode pervers".

Son ex-conjointe qui s'est constituée partie civile, comme leurs deux fils âgés de 10 et 13 ans, s’était vue octroyer 8 jours d’ITT en raison d'un état anxio-dépressif. RMC a contacté l’ensemble des parties qui n’ont pas souhaité s’exprimer avant l’audience.

Marion Dubreuil