"Je veux savoir si elle a souffert": l'appel de la mère d'Isabelle Gabens, tuée par son conjoint

Cela fait deux mois qu’Isabelle Gabens, épouse Bettencourt, 36 ans, mère de cinq enfants, a été tuée par son mari à Lamothe-Capdeville, en Tarn-et-Garonne. C'était le 13 mars 2023.
Son conjoint a reconnu les faits, il a été mis en examen pour meurtre sur conjoint précédé, accompagné ou suivi d'un autre crime aggravé d'actes de tortures et de barbarie. Or depuis, la famille d'Isabelle, constituée partie civile, n'a toujours pas accès au dossier.
Michèle Gabens, la mère de la victime, n'a toujours pas eu accès au rapport d'autopsie de sa fille, ni même aux interrogatoires du conjoint d'Isabelle mis en examen pour “meurtre accompagné d'actes de tortures et barbarie”.
“Ça sera très difficile, mais je veux savoir. N’importe quelle mère réagirait comme cela. Je veux savoir si elle a souffert, si elle s’en est rendu compte et puis ce qu’il lui a fait subir. De toute façon, quand on sera aux assises, on saura aussi. Mais je veux savoir et je veux savoir maintenant parce qu’on s’imagine le pire”, appuie-t-elle.
Des informations récupérées dans la presse
Dès le départ, Michèle Gabens s'est constituée partie civile. Mais tant qu'elle n'a pas été entendue par le juge d'instruction, elle ne peut pas avoir accès au dossier. C'est la procédure. Or, son avocat, Fabien Arakellian, a adressé un courrier au magistrat il y a trois semaines. Une lettre restée sans réponse.
“Les seules informations que mes clients peuvent avoir, ce sont des informations qu’ils récupèrent au grès d’une conférence de presse du procureur de la République ou de la lecture d’un journal local. C’est rajouter de la violence à la violence”, dénonce-t-il.
Le parquet de Montauban, en charge du dossier, n'a pas répondu à nos sollicitations. Le procureur de Montauban a confirmé que le couple traversait une mauvaise passe et était en "instance de séparation". Le principal suspect n'a aucun antécédent judiciaire, et les gendarmes ne font état d'aucun signalement pour des faits de violences conjugales, avant ce meurtre.
Le père de famille aurait déclaré "ne pas se souvenir" et "ne pas comprendre" son geste. Il n'a pas déclaré "le mode opératoire ni la raison pour laquelle il l'a tuée", a indiqué le procureur de la République de Montauban, Bruno Sauvage.