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Le policier Matthieu Valet rejoint le RN pour les européennes: "C'est gravissime", juge Jérôme marty

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Le commissaire de police et syndicaliste policier Matthieu Valet a annoncé qu'il rejoignait la liste du Rassemblement national pour les élections européennes. Un ralliement qui provoque l'ire des Grandes Gueules.

Après l'ancien patron de Frontex Fabrice Leggeri, nouvelle prise pour le Rassemblement national avant les élections européennes. L'ancien porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police Matthieu Valet, rejoint le RN, sur la liste emmenée par Jordan Bardella pour les élections européennes prévues le 9 juin prochain.

Ancien chef adjoint de la BAC (brigade anti-criminalité) du Val-de-Marne, puis responsable syndical habitué des médias, Matthieu Valet, 38 ans, a assuré sur CNews qu'il allait figurer parmi "les dix premières places" de la liste RN. "Marine Le Pen et Jordan Bardella me donnent la formidable occasion de porter les couleurs de mon institution au Parlement européen", a-t-il ajouté, rappelant qu'il était devenu "gardien de la paix par les concours, le travail, l'effort et le mérite".

"Les policiers en fonction n'ont pas à s'engager en politique"

Une décision qui ne surprend pas Zohra Bitan ce mardi sur le plateau des Grandes Gueules: "Pour chacun, individuellement, l'exode vers le RN a une raison. On a une société qui a perdu un certain nombre de repères et se trouve en mal de sécurité. Et ces gens s'imaginent que le RN va être la réponse. On est en démocratie, on en reparle mais je ne suis pas étonnée", poursuit-elle.

Pour Jérôme Marty, "les policiers en fonction n'ont pas à s'engager en politique": "C'est trop lourd de conséquences pour les gens qu'ils engagent, pour leur profession", assure-t-il sur RMC et RMC Story. "Donner un marqueur de la police à l'extrême-droite, c'est dangereux. Quand tu es policier, tu laisses tes idées politiques au vestiaire. Cela me choque". "Sur le plan stratégique, c'est une étape de plus dans la normalisation du RN", analyse le philosophe Jean-Loup Bonnamy.

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Des ralliements carriéristes?

"Sur trois personnes qui ont rejoint le RN, un était dans la police, un dans l'outil frontalier européen (Fabrice Leggeri, ndlr) et une (Malika Sorel, ndlr) au conseil de l'intégration, cela veut dire qu'ils ont vu ce que cela dysfonctionnait", estime de son côté Alain Marschall.

"Ce sont des questions de carrière surtout et c'est gravissime", assure de son côté Zohra Bitan. "J'ai fait de la politique, j'ai des convictions et cela ne me viendrait pas à l'idée d'aller dans un parti politique qui n'est pas le mien. Tu ne peux pas avoir les convictions de Malika Sorel puis de se retrouver dans un parti qui défend l'opposé", ajoute-t-elle.

La liste du Rassemblement national emmenée par Jordan Bardella et forte de la présence de Fabrice Leggeri et désormais Matthieu Valet, est largement en tête des sondages avec 30% des intentions de vote, loin devant la liste de la majorité portée par Valérie Hayer.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC