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Police-Justice

Prison: Michel Barnier veut recrédibiliser la réponse pénale, mais les places manquent déjà

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En matière de justice, le Premier ministre, Michel Barnier, veut des sanctions plus rapides et plus fortes en limitant notamment le recours au sursis. Une volonté saluée par les forces policières à condition, forcément, de créer des prisons car on en manque.

Michel Barnier veut "limiter" les aménagements de peines et construire des prisons. Avec des sanctions rapides, et du sursis limité, la case prison est au cœur de la réponse pénale voulue par le nouveau Premier ministre.

Mardi, lors de son discours de politique générale, il a évoqué sa volonté de lutter contre la “perte de crédibilité de la réponse pénale”. Et il a annoncé plusieurs mesures: revoir les aménagements de peine, limiter les sursis et rendre les peines de prison ferme plus courtes mais "immédiatement exécutées pour certains délits". Des mesures saluées par les forces policières, mais qui se heurtent à la surpopulation des prisons françaises.

Ces annonces du Premier ministre, les policiers les demandent depuis des mois, se félicite Rudy Mana, porte-parole Alliance Police. Des mesures qui permettraient enfin de dissuader les délinquants, selon lui.

“Donnons-leur la certitude qu’ils vont avoir une sanction et que celle-ci ne sera pas un bracelet électronique, qu’ils montrent à tous leurs copains comme le trophée de la Ligue des champions, ou des amendes qu’ils ne paieront jamais. On a envie de voir autre chose pour essayer de remettre en marche ce choc d’autorité”, appuie-t-il.

Des prisons déjà surpeuplées

Problème, ces annonces se heurtent à la réalité carcérale. Avec des prisons déjà surpeuplées, près de 80.000 détenus pour seulement 62.000 places, alerte Aurélien Martini, secrétaire général adjoint de l'Union syndicale des magistrats.

“Dire qu’on va incarcérer plus quand on est à 130% de taux de suroccupation carcérale, c’est prendre le risque de décevoir. Donc pour avoir une réponse qui soit à la hauteur de l’enjeu, en termes de lutte contre la criminalité organisée, de lutte contre le trafic de stupéfiants, il faut que la justice soit dotée de moyens à la hauteur de ces enjeux”, pointe-t-il.

Le Premier ministre a d'ores et déjà promis la construction de nouvelles prisons. Des établissements qui ne devraient pas voir le jour avant une dizaine d'années.

Julie Brault avec Guillaume Descours