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Police-Justice

Prisons visées par des attaques: "nuit calme", pas de piste privilégiée par le parquet

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Aucune nouvelle attaque en lien avec les prisons n'a eu lieu dans la nuit de mercredi 16 à jeudi 17 avril 2025. L'enquête, elle, se poursuit. Le procureur de la République antiterroriste a indiqué qu'aucun piste n'était privilégiée par les enquêteurs.

Après trois nuits consécutives pendant lesquelles des prisons et lieux d'habitations de personnel pénitentiaire ont été pris pour cible en France, aucun fait n'a été recensé dans la nuit de mercredi 16 à jeudi 17 avril 2025, a annoncé Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur.

Par ailleurs, le procureur de la République antiterroriste a indiqué ce jeudi matin qu'il n'y avait, pour le moment, "pas de piste qui soit privilégiée". Les enquêteurs devraient avoir "les premiers résultats, dans les prochaines heures et jours qui viennent" de multiples "expertises techniques, notamment les retours d'expertise ADN", a précisé Olivier Christen au micro de France info.

Il estime qu'à partir de ces résultats, il sera possible de privilégier des pistes, mais "au moment où nous nous parlons ce serait une erreur de fermer l'une ou l'autre des voies".

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Ils vont faire l'actu par Matthieu Belliard : Sébastien Cauwel, le directeur des prisons françaises - 17/04
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Des mesures de représailles ?

Pour autant, le gouvernement partage déjà des analyses. Bruno Retailleau, a indiqué sur RTL que "l'intime conviction qu'un certain nombre de nos agents du ministère de l'Intérieur ont, c'est plutôt la piste du 'narcoracaille', du narcotrafic". Pour lui, ces attaques sont une tentative de réaction à "la déclaration de guerre" du gouvernement au narcotrafic.

"Il faut savoir que ce n'est pas eux qui nous déclarent la guerre, c'est nous qui leur avons déclaré la guerre avec la loi que j'ai poussée", a-t-il assuré, promettant de "leur faire mal".

Le "sentiment personnel" est le même pour Cédric Logelin, porte-parole du ministère de la Justice, qui a vu dans ces actions des "mesures de représailles", a-t-il indiqué sur BFMTV.

"Deux faits plus lourds avec des armes à feu"

Au total durant les trois nuits précédentes, 12 faits ont été recensés. "Deux contre des domiciles personnels d'agents de l'administration pénitentiaire", une attaque conduite "sur des véhicules dans les parkings de l'École nationale de l'administration pénitentiaire" mais aussi "neuf directement, contre des établissements pénitentiaires et également, une fois, contre un établissement de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ)".

Parmi ces attaques, "deux faits plus lourds ont été commis avec des armes à feu" à Toulon à Aix-Luynes, sans faire de victime.

Les enquêteurs, notamment ceux de la Sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire, doivent encore identifier "les auteurs", "les personnes qui coordonnent les actions" et "le ou les commanditaires". Il n'y a pas d'arrestation en cours, pour le moment.

Un mystérieux groupe revendique les attaques

Dans la plupart des actions recensées depuis dimanche, de mystérieuses inscriptions "DDPF", apparemment pour "défense des droits des prisonniers français", ont été retrouvées. Le groupe Telegram à ce nom a été fermé "à la demande de l'autorité judiciaire", a indiqué le procureur antiterroriste.

Dans les messages publiés, les auteurs ont commenté les actes commis et les réactions que cela suscite, y compris celles du ministre de la Justice. Ils ont notamment écrit : "Sachez que nous ne sommes pas des terroristes" et "la guerre, c’est vous, Darmanin qui l’avez déclenchée" avant de pointer les ambitions présidentielles du Garde des Sceaux. Les auteurs de ces publications évoquent aussi le projet de prison de haute sécurité avec un régime carcéral strict.

Ce "peut être des groupes plus radicalisés, politiques, des groupes plus liés avec la criminalité organisée" ou encore "une convergence d'objectifs et de personnes qui se manipulent les uns et les autres", a souligné Olivier Christen. "Tous les champs sont ouverts".

À la suite de la fermeture du groupe sur Telegram, une autre chaîne a immédiatement été ouverte sur une autre application.

Guillaume Biet et AFP