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Procès des viols de Mazan: les 51 accusés sont-ils des "hommes ordinaires"?

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Depuis deux mois et demi, la cour tente étudie la personnalité des 51 accusés au procès des viols de Mazan. Parmi eux, la moitié a connu des carences dans l'enfance et tous ont réalisé un passage furtif qu'ils pensaient sans conséquence, au détriment de Gisèle Pelicot.

Des hommes comme les autres? Au procès des viols de Mazan, cela fait désormais deux mois et demi que la cour tente de cerner la personnalité des 51 accusés qu'elle a à juger et qui défilent à la barre en tentant de s'expliquer.

Mais il est difficile de les qualifier d'hommes ordinaires. D'abord parce qu'ils ont tous été sur le site de chat Coco, connu pour faciliter les pratiques illégales. Ensuite, parce que la moitié d'entre eux a connu des carences dans l'enfance. Enfin, six accusés ont été condamnés pour violences conjugales. Et d'autres ont des déviances sexuelles, comme la pédophilie.

Apolline Matin du 15 novembre - 6h30/7h
Apolline Matin du 15 novembre - 6h30/7h
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"L'essence-même de l'humanité, que quelqu'un soit un jour amené à déraper" selon un avocat d'accusés

Me Stéphane Simonin, avocat de deux accusés, préfère s'attacher à des parcours individuels: "C'est l'essence-même de l'humanité que quelqu'un soit un jour amené à déraper, à être en violation de la loi", assure-t-il au micro de RMC.

Ce que nous apprend cette audience, c'est qu'il n'y a pas de profil type du violeur. 37 des accusés sont des pères de famille. Ils étaient insérés. Surtout, à une exception près, ils n'ont pas de pathologie, rappelle Me Stéphane Babonneau, l'avocat de Gisèle Pelicot.

"En revanche, chacun de ces hommes, individuellement, a des traits de caractère relativement répandus chez les accusés: manque d'empathie, égocentrisme et puis aussi, une certaine vision des relations avec la femme", assure-t-il.

Les parties civiles auditionnées la semaine prochaine

Un expert psychologue a estimé que les accusés ont adhéré à la proposition perverse d'une jouissance facile. Aux dépens de Gisèle Pelicot. Un passage à l'acte furtif qu'ils pensaient sans conséquences.

La cour criminelle pourrait terminer ce vendredi soir les interrogatoires du dernier groupe des 51 accusés des viols de Mazan. La semaine prochaine, une nouvelle phase du procès devrait s'ouvrir avec les dernières auditions des parties civiles. Les fils des Pelicot devraient y être entendus pour la première fois. Et Gisèle Pelicot pourrait de nouveau avoir la parole.

Marion Dubreuil