Un casque de réalité virtuelle contre les violences conjugales: comment ça marche?

Le ministère de la Justice lance une expérimentation pour lutter contre la récidive chez les hommes condamnés pour violence conjugale. Avec un casque de réalité virtuelle, ceux-ci sont mis dans différentes situations, à la place des victimes notamment.

Une prise de conscience. Comment faire pour qu'un homme qui frappe, sa femme, ses enfants ne récidive pas? Une partie de la solution vient - peut être du coté de la réalité virtuelle. Le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti a lancé ce vendredi à Poitiers une expérimentation qui existe déjà en Espagne. 

C'est une sorte "de machine à empathie" explique son fondateur. Concrètement l’auteur de violences est plongé, grâce à un casque de réalité virtuelle, dans l’histoire d’une famille. Dans un film de 12 minutes, il est mis tour à tour dans la peau de l’homme, de la femme, puis de leur enfant, dans différentes scènes du quotidien: scènes d’emprise, de violences psychologiques et physiques.

Objectif : faire comprendre la peur à des hommes souvent dans le déni. Au total 28 hommes ont été choisis pour participer à l’expérimentation à Meaux, Lyon et Villepinte, tous sont volontaires, ce sont ceux qui ont le plus de risques de récidiver selon le ministère de la Justice.

"Gadget"

Une expérimentation donc, qui sera évaluée en attendant une éventuelle pérennisation. Le dispositif pourrait également permettre de former magistrats et policiers à mieux appréhender les violences conjugales.

Mais pour Fabienne Khoury porte-parole d'Osez le féminisme, cet outil n'est qu'un gadget: "Il faut plus de moyens pour les différentes étapes des démarches avant d'investir dans des gadgets. Il nous faut 1 milliard d'euros pour des mesures de fond, pour ouvrir des places d'hébergement et plus d'agents de police et de justice pour gérer le flux croissant des plaintes".

Ce dispositif fait partie des mesures mises en place pour tenter d'enrayer la progression des féminicides. On en recensait 90 en 2020 et 146 l'année précédente.

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Romain Houg (avec Guillaume Dussourt)