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"Une milice, un gang": le récit du maire de L'Haÿ-les-Roses après l'attaque de son domicile

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Invité ce lundi matin sur RMC et BFMTV, Vincent Jeanbrun, maire LR de L'Haÿ-les-Roses, est revenu sur l'attaque de son domicile à la voiture-bélier dans la nuit de samedi à dimanche. Il raconte le traumatisme vécu par sa femme et ses deux enfants et espère que les auteurs de cette attaque seront identifiés.

L’attaque a été d’une violence rare. Dans la nuit de samedi à dimanche, le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun, a été attaqué à la voiture-bélier par des émeutiers. Un point d’orgue après plusieurs jours d’émeutes dans la ville de la région parisienne.

Invité sur RMC-BFMTV ce lundi matin, l’édile, qui n’était pas chez lui au moment de l'attaque, raconte ce qu’il s’est passé.

“Après quelques jours d’émeutes, des criminels, parce qu’il n’y a pas d’autres mots, ont attaqué ma maison avec une voiture bélier. Une voiture qu’ils ont visiblement volée. Cela montre une vraie préméditation. Cette voiture a défoncé le portail de la maison, provoquant un bruit qui a réveillé ma femme et mes enfants. Le véhicule est heureusement arrêté par une grande descente d’escaliers en pierre qui est juste devant la maison, ce qui oblige ces assassins à sortir du véhicule. Ils y mettent le feu avec un accélérateur et aspergent également mon véhicule qui est juste à côté, ainsi qu’un vélo. Ce qui est presque le plus choquant, c’est que ce n’est pas que la maison qu’ils ont attaquée, parce qu’à partir du moment où la lumière s'allume, ils continuent en essayant de ramener le feu jusqu'à la maison”, détaille-t-il.

Le maire indique qu’il avait déjà discuté avec son épouse de risques éventuels. Cette dernière ainsi que les enfants n’avaient d’ailleurs pas dormi au domicile les deux derniers jours. "Ma femme avait eu l’idée de dire: s’il faut qu’on s’enfuie, on met un escabeau au fond du jardin. J’avais trouvé ça excessif, mais en fait elle a eu tellement raison. Et de fait, dans la précipitation, elle a le courage, la bravoure de prendre les enfants, les faire passer de l’autre côté du mur", indique-t-il.

"On a vécu un état de siège"

Dans la panique, sa femme a chuté de l’autre côté du mur et s’est brisée le genou. Elle a été opérée dimanche avec succès. "Vous imaginez le traumatisme. Vous imaginez ce que ça implique psychologiquement pour ma femme et pour mes enfants. Il y a des questions telles que ‘est-ce qu’ils vont revenir?’, ‘est-ce qu’on pourra revenir à la maison?’”, pointe-t-il.

Selon Vincent Jeanbrun, cette attaque est dans la logique de ce qu’il avait vécu dans la ville depuis plusieurs nuits. Il décrit un “état de siège” avec des émeutiers extrêmement organisés et violents, qui n’étaient pas là uniquement pour casser.

“Il y avait un bloc, un noyau dur de 80 personnes qui lui s’est organisé, avec des éclaireurs en scooter… Il y avait une stratégie. On a eu l’impression d’observer un gang, presque une milice dans une guérilla urbaine, avec l’infanterie qui était armée de barre à mines, de piolets... Il y avait une hache. On a vécu un état de siège. Un sacré cauchemar qu’on n’a pas envie de revivre. Ils nous ont tiré dessus avec des cocktails molotov. Quand je dis nous, je parle des policiers municipaux. Ils les ont aspergés d’essence. Ils ne voulaient pas juste casser des bâtiments, ils voulaient casser du flic et c’est inentendable. Il n’y a pas de mot pour ça”, appuie-t-il.

Une enquête pour tentative d'assassinat a été ouverte. Un rassemblement de soutien est aussi prévu à 15h ce lundi.

Guillaume Descours