"A Paris, ils ne connaissent rien au terrain": les agriculteurs attendent Gabriel Attal de pied ferme

Alors que l'A64 entre Toulouse et Bayonne est toujours bloquée par des agriculteurs à Carbonne, en Haute-Garonne, tout comme l'A62 au niveau d'Agen et l'A7 dans la Drôme ce mardi, d'autres blocages sont prévus. Notamment sur l'A61 entre Toulouse-Narbonne à Baziège, sur la RN88 dans le Lot et dans le Tarn, ou encore sur la rocade d'Albi.
Outre ces blocages de routes, des agriculteurs ont aussi déversé lundi soir des pneus et du fumier sur les voies ferrées à l’entrée de la gare d’Agen. Jusque-là cantonné à l'Occitanie, le mouvement pourrait gagner le reste du pays. Les agriculteurs de l'Oise sont appelés à manifester en début d'après-midi sur l'autoroute A16, à hauteur de Beauvais.
La FNSEA a annoncé la multiplication de ses actions "toute la semaine et aussi longtemps que nécessaire", dans chaque département. Pas d'annonces du gouvernement pour le moment, mais le Premier ministre, Gabriel Attal, a promis lundi soir de venir sur le terrain à la rencontre des agriculteurs dans les prochains jours. Sur l’A62 à Castelsarrasin, entre Toulouse et Bordeaux, les agriculteurs du Tarn-et-Garonne qui bloquent l’autoroute attendent en tout cas le ministre de pied ferme.
Yohan et Jérémy, postés sur la bande d’arrêt d’urgence, attendent d’abord de la considération de la part du chef du gouvernement.
“Déjà, on veut discuter. On veut qu’ils voient vraiment la réalité du terrain. Aujourd’hui, ils sont là-haut à Paris et ils ne connaissent rien au terrain”, estiment les deux hommes.
Un engouement motif d'espoir
Et le terrain aujourd’hui, c’est ce bout d’autoroute, qui sent le bois brûlé, occupé par cette centaine d’agriculteurs qui n’y arrivent plus. “On repart là, les trésoreries sont vides. Il n’y a rien. Moi aujourd’hui, je me verse 500 euros par mois et c’est ma femme derrière qui paye les courses, qui paye tout”, déplore Jérémy.
Pourtant, pour Lilian, céréalier, l’espoir est là. "J’y crois plus aujourd’hui qu'hier parce qu’on voit un engouement national qui va mettre une grosse pression à nos élus. Donc du coup, je crois plus aujourd’hui qu'hier qu’il va y avoir du changement”, assure-t-il.
Damien, céréalier lui aussi, est porté également par l’énergie d’un combat sans retour. “Maintenant, qu’on a commencé, il ne faut pas s’arrêter. Il faut continuer jusqu’à ce qu’on ait une réponse en face”, promet-il.
Dans ce long de bras de fer qui se profile, les agriculteurs sont aidés par certains habitants qui leur apportent spontanément eau et nourriture pour les aider à tenir.