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"C’est être assisté": les agriculteurs sont contre les 1.500 euros de Smic proposés par Eric Ciotti

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Le président des Républicains (LR) Eric Ciotti, veut un Smic de 1.500 euros pour les agriculteurs. Mais les principaux intéressés veulent du revenu et pouvoir vivre de leur métier.

Et si chaque agriculteur se voyait assurer d'un revenu minimum? En pleine colère du monde agricole, le patron des Républicains (LR) Eric Ciotti plaide pour un Smic à 1500 euros pour chaque agriculteur, jugeant les réponses du gouvernement "ridiculement faibles".

"Nous devons mettre en place un dispositif d'accompagnement financier des agriculteurs qui vivent sous le seuil de pauvreté. Aucun agriculteur ne doit gagner moins de 1.500 euros net par mois. Le combat des agriculteurs est celui d'une France du bon sens et du travail qui ne doit pas disparaître", appelle-t-il.

Mais les principaux concernés ne semblent pas partants. Interrogé sur le sujet ce lundi sur RMC et RMC Story, Bruno Cardot, agriculteur céréalier dans l'Aisne et fondateur de AgriTwittos, estime que cela risque déjà de représenter un nouveau coût pour les Français. "Il faut arrêter de ponctionner les Français", appelle-t-il, estimant que ce Smic ne suffira pas à susciter les vocations.

"Si je suis rentable, je suis compétitif"

"Il nous faut du revenu, un bon prix pour le litre de lait et le kilo de céréales", appelle Bruno Cardot sur le plateau des "Grandes Gueules".

"Si je suis rentable, je suis compétitif et les enfants sont partants pour reprendre la ferme, aujourd'hui, ils ont beaucoup de doutes et c'est une grosse catastrophe pour la transmission", ajoute le céréalier.

"Un revenu minimum, c’est encore être assisté", abonde Loïc, producteur de fruits. "On veut juste vivre de notre production alors qu’on a des marges qui se perdent via les intermédiaires et la grande distribution", alerte-t-il.

Bruno Cardot face aux GG - 29/01
Bruno Cardot face aux GG - 29/01
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Eric Ciotti n'imagine pourtant pas ponctionner les Français. Il entend financer une telle mesure en "sanctionnant fortement les distributeurs qui ne respectent pas la loi qui garantit un prix minimum aux productions agricoles" et en supprimant "certaines aides dépensées à perte, notamment pour la politique de la ville".

Un salaire minimum pour les agriculteurs, ce n'est pas dans le plan du gouvernement. Face à des agriculteurs en colère vendredi, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé l'annulation d'une hausse du gazole non-routier (GNR), une simplification administrative et l'assurance que la France n'approuverait pas en l'état l'accord commercial entre l'UE et les pays latino-américains du Mercosur.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC