"C'est un cataclysme": grande inquiétude dans la majorité après les législatives
Au sein de la majorité, les mines étaient déconfites dimanche. La victoire n’a pas été totale pour le parti présidentiel, loin de là, qui a échoué dans sa quête d’une majorité absolue à l’Assemblée. Commentaire d'une députée Ensemble pourtant réélue sans difficulté dimanche: "C'est pire qu'une déception, c'est une vraie tristesse pour tous ceux qui sont battus". Un conseiller du parti présidentiel n'y va pas par quatre chemins.
"C'est l'hécatombe! Vous imaginez la ministre de la Santé battue, le président de l'Assemblée battu, le président de groupe battu... C'est un cataclysme!", juge-t-il.
Après des semaines de campagne, des cadres d'”Ensemble” appellent à du changement. "On ne va pas pouvoir continuer comme ça”, confie un député. “Je pense qu'il faut renverser la table et vite", ajoute-t-il.
Le sort de la Première ministre est dans toutes les bouches. "Élisabeth Borne ne va pas pouvoir rester”, juge un cadre du parti présidentiel. “On ne peut pas gouverner avec des personnalités fragiles", estime-t-il. Le programme du début de semaine est flou ce lundi matin du côté du parti présidentiel. "Peut-être un bureau exécutif, mais avec qui?", ironise un membre de la majorité.
Le RN grand gagnant de ce scrutin?
Une chose est sûre, dans la future Assemblée, les voix des Républicains vont valoir très cher. "On va devoir gouverner avec les LR et l'UDI, on n'a pas le choix", affirme un élu macroniste. Et une cadre LR en a bien conscience. "À partir d'aujourd'hui, on va se vendre cher... Peut-être qu'Emmanuel Macron va arrêter de nous mépriser", pointe-t-elle.
Les Républicains discuteront dès ce lundi après-midi de leur rôle dans la prochaine Assemblée. Et l'hypothèse d'un accord entre les LR et “Ensemble” sera discutée. Mais selon un député européen, c'est très clair. "Nous allons rester dans l'opposition. Soit Emmanuel Macron est tenté par le wokisme et on ne votera pas ses textes, soit il penche de notre côté et il pourra compter sur nous”, appuie-t-il.
"Ce scrutin montre que la 5e République est à bout de souffle. ‘Ensemble’ va devoir négocier avec les LR pour avoir une majorité, sans le moindre programme commun”, ironise un Insoumis. Malgré un score élevé, la Nupes n’ont plus ne peut pas pleinement se réjouir. En cause, la forte poussée du Rassemblement national qui gâche la fête.
"Comment voulez-vous qu'on se réjouisse avec ce score du Rassemblement national? J'en veux beaucoup à la majorité sortante. Depuis cinq ans, Emmanuel Macron fait la courte échelle au RN, ça devait arriver", confie un cadre socialiste.
Au Rassemblement national, par contre, on se frotte les mains. "Tout le monde disait qu'on allait se planter et regardez… Il faut arrêter de nous prendre pour des abrutis”, indique-t-on. “Que faut-il pour que les commentateurs comprennent qu'on est le premier parti d’opposition? Maintenant, c'est clair", se réjouit un cadre du RN. Les 89 députés du Rassemblement national feront leur entrée à l'Assemblée mercredi.