"Débat de la Droite" sur RMC: promettant un "coup d'arrêt", les candidats LR rivalisent de fermeté sur l'immigration
Les cinq candidats à l'investiture LR pour la présidentielle ont rivalisé de fermeté sur l'immigration, promettant "coup d'arrêt" ou réduction du droit du sol, dimanche lors de leur deuxième débat sur RMC.
Promettant que sa main "ne tremblera pas au nom de la fermeté républicaine", Xavier Bertrand a plaidé pour une "baisse de 30% de l'immigration du travail", de 50% de l'immigration étudiante et pour "diviser par trois l'immigration familiale". Il faudra pour migrer "justifier de revenus, d'un logement suffisant, et parler français", a-t-il ajouté, en redisant sa promesse de revoir les accords du Touquet qui placent en France le contrôle de la frontière franco-britannique.
Michel Barnier a défendu son idée de moratoire sur l'immigration afin d'y "mettre un coup d'arrêt", notamment sur le regroupement familial "que nous freinerons drastiquement". "Nous stopperons les régularisations massives", a-t-il ajouté, en jugeant nécessaire "qu'on retrouve la souveraineté juridique" sur ce sujet.
"Le moratoire, c'est pas l'immigration zéro", a répliqué Valérie Pécresse selon qui "il faut cesser le droit du sol automatique y compris en métropole", pour que les enfants nés de parents étrangers "fassent un vrai choix" à leur majorité et qu'"on vérifie leur assimilation" à l'aune de leur "respect des valeurs de la République" et de leur "casier judiciaire vierge".
"Arrêter le regroupement familial"
Pour Eric Ciotti, l'immigration "massive" que connaît la France "remet en cause les fondements de notre histoire". Reprenant son slogan pour "que la France reste la France", il a plaidé pour "arrêter le regroupement familial" et estimé que la naturalisation ne devait être possible qu'au terme d"un "long parcours d'intégration" d'"au moins dix ans".
Philippe Juvin s'est lui dit "favorable à sortir de la CEDH (Convention européenne des droits de l'Homme) tant que l'article 8", qui consacre le droit à vivre en famille "n'a pas été réécrit". S'il a refusé l'idée de "limiter le nombre d'étudiants" qui font "partie du rayonnement de la France", il a plaidé pour mettre "fin à l'immigration sociale", et pour un "grand plan d'investissement en Afrique".
"Provocation"
Interrogé sur la venue d'Eric Zemmour au Bataclan samedi au soir des six ans des attentats, Michel Barnier a déploré une "provocation" qui n'est "pas très digne". "On attendait de la dignité et du respect, visiblement ce ne sont pas deux notions qui habitent M. Zemmour", a assuré Xavier Bertrand.
"C'était un moment de recueillement, dans un moment de recueillement on ne fait pas de polémique", a ajouté Valérie Pécresse. Eric Ciotti a lui estimé qu'Eric Zemmour "était libre d'aller où il veut dans un pays de liberté", en s'interrogeant sur le "procès de Moscou" qui lui est fait.