Assemblée nationale: pourquoi la gauche ne veut pas d'un groupe unique
L’union de la gauche s’effrite-t-elle déjà? Alors que l'accord de la Nupes prévoyait que chaque parti ait son propre groupe à l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon a proposé lundi que les députés ne forment qu'un seul et unique groupe. Mais socialistes, écologistes et communistes refusent tous cette proposition.
Cependant, on insiste, ce n'est pas un divorce, c'est un "débat" au sein d'une union qui "discute", indique d'abord chez les socialistes Jérôme Guedj, élu de longue date en Essonne et maintenant député.
“Nous, on a un deal qui est l’accord qui a été passé dans lequel il était prévu noir sur blanc qu’il y aurait des groupes pour chacune des formations politiques. Donc moi, je suis socialiste, je vais siéger avec les socialistes”, appuie-t-il.
Plus tard, chez les communistes, même refus. André Chassaigne, réélu dans le Puy-de-Dôme et président du groupe communiste depuis 2012, s'interroge sur l'intérêt d'un groupe unique. “C’est une très très mauvaise chose d’effacer les différences de sensibilité qu’il peut y avoir. Chaque groupe a un temps de parole donc ça serait un amoindrissement de notre force de frappe parlementaire”, juge-t-il.
Le danger Rassemblement national
De leur côté, les Mélenchonistes estiment que la fusion des groupes est devenue indispensable face au nombre historique de 89 sièges remportés par l'extrême droite. C’est ce qu’explique Raquel Garrido, députée La France Insoumise de Seine-Saint-Denis.
“Au départ, on n’avait pas prévu cette difficulté, mais là, on a la question du FN. On est contraint d’être encore plus uni que prévu surtout face au danger”, assure-t-elle.
Aucun groupe de gauche, n'égale à lui tout seul le nombre de sièges du Rassemblement national. Alors qu'en cas de fusion, un groupe unique NUPES serait plus important et prendrait la véritable place de premier groupe d'opposition.