Les anciens combattants s'alarment d'une suppression du 8-Mai: "Essentiel de préserver la mémoire"

Travailler plus pour gagner autant, mais pour le bien des finances du pays. Pour faire des économies, François Bayrou envisage la suppression de deux jours fériés, dont le 8-Mai.
Au-delà des travailleurs, cette idée irrite les associations d'anciens combattants et les associations mémorielles, alors que cette journée qui célèbre la victoire contre le nazisme, revêt une place très importante dans l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale : elle symbolise la victoire contre le nazisme.
"Cette mémoire rappelle la Shoah, l'antisémitisme, la barbarie"
Serges Barcellini, le président général du Souvenir Français, association mémorielle pour les soldats et civils français morts pour la France et qui comte 80.000 adhérents, craint qu’en plus du jour férié, les commémorations soient aussi supprimées au profit du travail : un désastre pour le devoir de mémoire.
"Si nous sommes capables de rappeler fondamentalement ce qu'est le nazisme, c'est le 8-Mai que cela se joue", assure-t-il à RMC.
"Il est absolument essentiel de maintenir cette mémoire qui rappelle la Shoah, l'antisémitisme, la barbarie. C'est une évidence qu'il faut la conserver", poursuit Serge Barcellini.
Un jour férié supprimé par De Gaulle lui-même
La suppression de jours fériés dont le 8-Mai est une "provocation" et "une attaque directe contre notre histoire, contre nos racines, et contre la France du travail", a protesté le président du Rassemblement national Jordan Bardella. Même son de cloche pour le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon qui a aussi évoqué une "attaque contre l'histoire".
Il n'y a qu'en France que le 8-mai, qui marque la capitulation de l’Allemagne nazie face aux Alliés et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, est célébré par une journée chômée. Mais ce ne fut pas toujours le cas. C'est le Général de Gaulle lui-même qui avait supprimé ce jour férié dans les années 50 avant que François Mitterrand ne le rétablisse.