Il n'a jamais dit qu'il allait se présenter à la présidentielle, défend le porte-parole des Amis d'Eric Zemmour
Quel signal faut-il interpréter? Eric Zemmour a été mis à la porte mardi par sa maison d'édition, Albin Michel. Le président d'Albin Michel, maison d'édition indépendante, à l'actionnariat familial, a évoqué un "échange très franc" avec le polémiste d'extrême-droite et confié aussi qu'Eric Zemmour lui a bien confirmé récemment son intention de s'engager dans la présidentielle et de faire de son prochain livre un élément clé de sa candidature.
Un changement de statut, donc, de l'essayiste, condamné pour injures et provocation à la haine à l'homme politique assumé. Et ce nouveau statut ne correspondrait pas à la ligne éditoriale d'Albin Michel, explique la maison d'édition.
Mais pour ces soutiens, cette mise à l'écart est le signe de pressions:
"Il n’a jamais dit ça à la direction d’Albin Michel. C’est une déception pour Eric Zemmour de mettre fin à sa relation avec son éditeur de plus de 10 ans. On ne voit qu’une possibilité, c’est qu’Albin Michel ait subi des pressions pour ne pas éditer le livre d’Eric Zemmour. On sent que cela ne dérange pas mal de monde l’hypothèse qu’Eric Zemmour se présente à la présidentielle", assure ce mercredi sur RMC Antoine Diers, porte-parole de l'association "Les Amis d'Eric Zemmour".
Ce "pas mal de monde", ce serait l’entourage du président Emmanuel Macron et de la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen.
"Ce duo Macron-Le Pen sert aux deux. Ils étaient bien installés dans un petit duel prévu rapporté par les médias et l’hypothèse d’une candidature d’Eric Zemmour vient perturber tout ça", juge-t-il. "Je ne sais pas, qui a les moyens de dire à un éditeur qui va sortir un livre d’un auteur à succès, de ne pas le sortir", s'interroge Antoine Diers.
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"Même avant qu’il soit candidat, tout le monde lui tombe dessus, je comprends qu’il temporise"
Et le porte-parole l'assure, Eric Zemmour n'a jamais fait part de sa décision de s'engager dans la course à la présidentielle à son éditeur. Le polémiste d'extrême-droite lui-même n'aurait pas pris sa décision: "Eric Zemmour est seul maître de son destin. Aujourd’hui il y réfléchit, il l'a dit, oui il veut être utile au public mais il n’a pas encore décidé d’être candidat", malgré l’assure-t-il, de nombreux témoignages de soutiens comme une campagne d’affichage massive dans la nuit de dimanche à lundi, organisée par "Les amis d'Eric Zemmour" donc, et "Génération Z", un groupe de jeunes soutiens au polémiste.
Et le mouvement dégagerait des milliers d’adhérents et de nombreux jeunes en feraient parti : "Quelque chose est en train de monter, Eric Zemmour n’y est pour rien", assure Antoine Diers.
Alors qu’est ce qui retient Eric Zemmour d’y aller? Ses succès littéraires et sa brillante carrière d’éditorialiste à la télévision, assure Antoine Diers. "Même avant qu’il soit candidat, tout le monde lui tombe dessus, je comprends qu’il temporise".
Ce mercredi, le principal intéressé a lui-même démenti avoir assuré à Albin Michel vouloir se présenter: "Eric Zemmour dément formellement avoir dit à Gilles Haeri (président d'Albin Michel, ndlr) qu'il était candidat à l'élection présidentielle de 2022", a-t-il assuré dans un communiqué à la troisième personne transmis à l'AFP.
En attendant de se lancer dans le grand bain, le polémiste pourrait trouver un éditeur au sein du groupe Editis qui a Vivendi comme actionnaire principale, le même que la chaîne CNews. De son côté, Albin Michel pourrait perdre un nouvel auteur. Mardi soir, sur Twitter, l'ancien ministre souverainiste Philippe de Villiers a annoncé que "par solidarité avec Eric Zemmour", il avait "décidé de quitter Albin Michel pour (son) prochain livre".
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