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"Le mal est fait": le rétropédalage du gouvernement sur le "Grand Débat" ne convainc pas les agriculteurs

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Le "grand débat" voulu par Emmanuel Macron au salon de l'Agriculture tourne à l'imbroglio. L'Elysée a fait machine arrière et a décidé finalement de ne pas inviter les écologistes des Soulèvements de la Terre, car la FNSEA ne voulait pas de leur présence, en dénonçant une provocation. C'est un couac qui risque de laisser des traces.

Emmanuel Macron voulait organiser un grand débat samedi, à l'ouverture du salon de l'Agriculture avec tous les acteurs du monde agricole... Parmi eux agriculteurs, industriels, grande distribution... Initialement conviés, les Soulèvements de la Terre ne sont finalement plus invités. En cause, le refus de participer, en leur présence, du patron de la FNSEA Arnaud Rousseau.

Pour les agriculteurs, ce cafouillage fait perdre toute crédibilité à ce débat. Car même si l'invitation a été retirée, le mal est fait, pour Franck Pellerin, agriculteur et secrétaire général de la FDSEA du Morbihan.

“Ce n'est pas une boulette à ce stade-là c’est une sacrée grosse bévue. Je n’ai même pas le mot précis pour le dire. Ça va laisser des traces. Ça met un petit coin sur la confiance”, pointe-t-il.

Et pour la retrouver, cette confiance, ce qu'il attend, c'est des annonces concrètes du président. “Moi, j’espère bien que malgré tout, il y aura un axe encore plus fort qui va être donné avec plein de solutions pour faciliter notre métier pour que justement ce climat et cette ambiance de confiance de travail soient restaurés”, explique-t-il.

"Un grand amateurisme"

Un rétropédalage condamné aussi par des élus comme la députée écologiste Marie Pochon, qui ne mâche pas ses mots.

"Ça m’inspire un grand foutage de gueule et un grand amateurisme de la part d’Emmanuel Macron et de l’Élysée. L’organisation de ce débat ça ne s’improvise pas de cette manière-là avec des va-et-vient permanents. C’est irrespectueux à la fois pour les agriculteurs et à la fois pour les militants de l’environnement”, juge-t-elle.

Des militants désinvités "pour garantir la sérénité des débats", selon la formule de l'Éysée.

Solène Gardré avec Guillaume Descours