NFP: Lucie Castets veut "150 milliards d'euros de hausse d'impôts" d'ici 2027

Lucie Castets, candidate de la gauche au poste de Premier ministre, a précisé sa politique fiscale dans La Tribune Dimanche. Elle a fait des annonces fortes: 150 milliards de hausses d’impôts d’ici à 2027. Cela représente 5% du PIB, concentrées sur les plus aisés et les entreprises puisqu’une grande partie des ménages sont censés payer moins d’impôts.
Mais priorité aux hausses de dépenses, puisque le respect du Pacte de stabilité européen qui limite les déficits à 3% du PIB n’est plus une priorité. Lucie Castets propose même de le renégocier.
Quel serait l’impact?
Ces propositions présentent plusieurs problèmes. Politiques, d’abord: la France a été placée en procédure pour déficit public excessif par la Commission européenne, et il est peu probable que ses partenaires européens et notamment l’Allemagne soient disposés à renégocier le Pacte.
Économiques, ensuite: trois économistes de renom ont publié pour le Conseil d’analyse économique une note sur la trajectoire pour les finances publiques françaises. Ils estiment que la priorité devrait être la réduction des dépenses plus que la hausse des impôts pour trois raisons: parce que c’est plus efficace pour réduire les déficits, parce que la France a déjà les taux de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires nettement plus élevés que ses partenaires européens au détriment de sa compétitivité.
Problème financier, enfin: les marchés financiers font en réalité office de juge de paix, et il est probable qu’ils sanctionneront cette politique par des taux d'intérêt plus élevés.
Au regard de ce qu’enseignent l’histoire, les expériences étrangères et les économistes, ça veut dire pour la France plus d’impôts, pas moins de déficits et moins de croissance et d’emplois.