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Présidentielle: pourquoi les militants ont le blues dans cette campagne

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A l'approche de l'élection présidentielle, les militants des différents partis politiques ont du mal à se faire entendre dans un contexte dominé d'abord par la pandémie puis la guerre en Ukraine.

J-20 avant le premier tour de l'élection présidentielle. Et pourtant, la campagne semble n'avoir jamais véritablement commencé. La passion n'y est pas et un tiers des Français (32%) seraient même prêts à ne pas aller voter selon un sondage Ipsos-Sopra Steria publié samedi, une proportion considérable pour un scrutin présidentiel.

De plus, deux tiers des Français qui comptent se rendre aux urnes ne seraient pas encore fixés sur leur vote. Autre enseignement de ce sondage: cette présidentielle intéresse de moins en moins, avec un quart des Français qui ne s'intéresse pas à l'élection, 6 points de moins qu'au début du mois.

"On se dit qu'on fait tout ça pour rien", souffle une militante écologiste

Sur le terrain, les militants des différents partis politiques peinent à convaincre et à rester eux-mêmes motivés. Eparpillés sur une grande place parisienne, cinq militants de Yannick Jadot essayent de distribuer leurs tracts. Mais face aux gens qui les refusent, Anne ère un peu dans le vide. Elle a le blues des militants.

"Quand les gens n'ont pas l'air de s'intéresser alors qu'on s'est levé tôt le matin, c'est toujours un peu déprimant dans un pays où deux partis d'extrême droite font 30% dans les sondages. Quand on n'est pas de ce bord-là, c'est forcément déprimant. On se dit qu'on fait tout ça pour rien, et que personne nous entend. C'est dur."

Andreas milite depuis plus de 10 ans. Selon lui, cette élection est particulièrement difficile en raison du contexte.

"Le Covid, puis la guerre... Il y a un non-débat sur les sujets de fond, sur les nôtres en tout cas, c'est un peu plombant. Et les sondages qui donnent Macron gagnant dans tous les cas. C'est un peu démotivant."

"Il y a des jeunes parfois qui ne sont pas au courant ou qui ne savent pas quand sont les élections"

Côté La République en marche, c'est sur les marchés que les militants essayent de convaincre. S'ils sont plus sereins avec les sondages, ils ont tout de même peur du désintérêt de la population. Barbara, militante, essaye de remobiliser les électeurs:

"On essaye déjà de leur dire qu'il y a une élection car il y a des jeunes parfois qui ne sont pas au courant ou qui ne savent pas quand sont les élections. Rien n'est gagné !", assure-t-elle.

Elle pense que la campagne sera maitenant plus facile à mener, depuis qu'Emmanuel Macron a présenté son programme la semaine dernière.

Joanna Chabas (édité par J.A.)