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Prêt à taux zéro: "Ce ne sera pas n’importe où, n’importe comment" selon la ministre Valérie Létard

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Sur RMC, ce vendredi matin, Valérie Létard, ministre du Logement et de la Rénovation urbaine, passe en revue les premières pistes du gouvernement face à la crise du logement, avec notamment l’élargissement du prêt à taux zéro.

Prêt à taux zéro: "On sera attentif au foncier"

"Comme l’a dit le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale, le logement est véritablement le premier poste de dépense de tous les Français et c’est bien plus impactant pour les ménages modestes, les classes moyennes. L’un des premiers signaux qu’il a voulu donner, c’est d’élargir le prêt à taux zéro aux primo accédants sur tout le territoire. C’était réservé à l’ancien, dans les zones tendues. Aujourd’hui, le Premier ministre a voulu accéder à tous les primo accédants: vous aurez la possibilité d’accéder au prêt à taux zéro quel que soit le territoire où vous habitez. Maintenant, il va falloir construire quelle nature de logement pourrait être concernée. Ce ne sera pas n’importe où, n’importe comment. On a des obligations de maîtrise de notre foncier. Les agriculteurs sont le premier à le demander. Il faudra être économe en foncier. Ça ne veut pas dire ‘pas de logement individuel’, mais il faudra construire différemment, de façon plus dense. Ça pourra être du logement groupé. Ce sera construit entre le gouvernement et le Parlement. C’est une énorme avancée proposée par le Premier ministre, qui n’était pas du tout dans les écrans radars. Il faut ajuster. On ne va pas construire de la même façon dans les métropoles que dans les territoires périphériques qui sont moins denses. On sera attentif au foncier."

"Adapter" mais "ne pas abandonner" le DPE

"On va regarder avec précision. Le Premier ministre essaye d’être pragmatique et d’écouter les Français. Deux tiers des logements qui sont en G sont en copropriété. Et les copropriétés ont beaucoup plus de mal pour réunir les conditions pour être au rendez-vous des travaux. L’idée, c’est de travailler avec l’ensemble du secteur sur la question des copropriétés qui ont du mal à tenir les délais. Il y a des copropriétaires qui ont déjà donné les moyens ou des syndics de copropriété qui ont trainé. C’est un ajustement, mais on ne remet pas en cause à ce stade le calendrier global, on essaye de l’adapter. On veut retisser un lien et s’inquiéter de la vraie vie, des difficultés au quotidien. La première des difficultés, c’est que quand on est propriétaire dans un immeuble, ce n’est pas aussi simple que quand on est dans son propre logement. (…) Il y a une ligne de crête entre ne plus rien faire, abandonner le DPE, et s’adapter aux difficultés."

La proposition de loi sur Airbnb "le plus rapidement possible"

"Une proposition de loi est arrivée au stade de la commission mixte paritaire, donc pratiquement terminée. Le texte était en stand-by. Nous sommes déterminés à faire en sorte que, le plus rapidement possible, dès que le budget sera examiné, cette initiative parlementaire puisse revenir sur le devant de la scène. On espère avant la fin de l’année. Cette proposition de loi, qui permettra de réglementer l’usage d’Airbnb et de faire en sorte qu’il y ait un accès plus facile à des logements loués durablement, à l’année, dégrippera le parcours locatif. Aujourd’hui, on trouve de moins en moins de logements à louer en longue durée. C’est un énorme problème dans beaucoup de territoires.

Loi Pinel: "Il faut réfléchir à des solutions alternatives"

"C’est le Parlement qui décidera. Je pense qu’il y aura des propositions d’amendement sur la loi Pinel, qui fait beaucoup débat. Le secteur de la promotion immobilière est en grande difficulté parce qu’il s’appuie beaucoup sur cette initiative. Je ne plaide pas pour qu’on le prolonge, je pense qu’il faut réfléchir à des solutions alternatives. Il y a beaucoup d’idées sur le sujet au Parlement, sur d’autres initiatives qui pourraient être très intéressantes pour le secteur de la promotion immobilière. Plusieurs pistes sont portées par les parlementaires et elles touchent aux successions, aux donations, pour accélérer la transmission aux enfants et aux petits-enfants pour accéder à la propriété."

Laurent Picat Journaliste RMC