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"Quelque chose de drôle": l'arrivée de Rachida Dati à la Culture fait réagir

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La nomination de Rachida Dati au poste de ministre de la Culture fait réagir les professionnels du secteur. Certains s'interrogent sur son inexpérience en la matière, mais d'autres soulignent son poids politique.

C'est la surprise du chef. La maire, bientôt ex-LR, du 7e arrondissement de Paris Rachida Dati, a été nommée ce jeudi ministre de la Culture au sein du gouvernement de Gabriel Attal. Une nomination qui étonne politiquement, avec peut-être une vue sur l'élection municipale à Paris en 2026, mais aussi du côté du monde de la Culture, où l'on s'interroge sur l'intérêt de cette promotion pour la profession.

"C'est une vraie surprise mais elle a un avantage, c'est que c'est un poids lourd politique", défend dans Apolline Matin, ce vendredi sur RMC et RMC Story, Jean-Marc Dumontet, directeur de théâtre et référent culture d'Emmanuel Macron lors de l'élection présidentielle de 2022. "La barre est haute pour Rachida Dati", reconnaît-il.

Car il faudra se frotter au monde du cinéma, qui n'hésite pas à se dresser contre le gouvernement, notamment Justine Triet, la réalisatrice d'"Anatomie d'une chute" qui avait étrillé l'exécutif à la réception de sa Palme d'or à Cannes.

Le parti-pris : Rachida Dati, ministre de la Culture, l'invitée surprise - 12/01
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À l'annonce de la nomination de Rachida Dati, l'actrice Anna Mouglalis en est presque restée sans voix: "De toute façon, la culture a été bien détruite mais elle est reste vivante et sa fonction est de résister", a-t-elle assuré au micro de TF1.

"Le monde du cinéma ne dépend pas du ministère de la Culture mais du CNC (le centre national de la cinématographie) qui est totalement indépendant", tente de rassurer Jean-Marc Dumontet, sans préciser que le CNC est bien sous l'autorité du ministère de la Culture.

Anne Hidalgo souhaite "bon courage" aux acteurs du monde de la culture

Anne Hidalgo, la maire de Paris, devenue l'ennemie jurée de Rachida Dati, en témoignent leurs nombreuses joutes verbales au Conseil de Paris, a de son côté souhaité "bon courage" au monde de la culture: "Je souhaite bon courage aux acteurs du monde de la culture compte tenu des épreuves qu’ils vont traverser", a assuré l'élue.

"Elle ne s’est pas illustrée dans son combat pour défendre la culture parisienne", ajoute David Belliard, adjoint à la maire de Paris en charge des Transports, qui pointe l'inexpérience en la matière de l'ancienne protégée de Nicolas Sarkozy.

"C'est un bras d'honneur pour le monde de la culture, il y a quelque chose de drôle" dans la nomination de Rachida Dati à la Culture s'amuse de son côté l'avocat Charles Consigny, ancien candidat LR aux législatives. "Je l'imagine en rendez-vous avec les snobinards du cinéma qui défilent toute l'année dans son bureau pour avoir de l'argent. Je l'imagine avec les metteurs en scène 'woke' qui demandent de l'argent pour leur nouvelle pièce sur la transidentité sur la lune les jours impairs, ça m'amuse", assure-t-il sur le plateau des "Grandes gueules".

"En même temps, je peux relever que jusqu'ici, elle ne nous a pas frappés par sa passion pour le théâtre, l'opéra, la culture, la littérature, aucun des domaines qu'elle va devoir gérer en temps que ministre", ajoute l'avocat, qui n'y voit qu'un coup politique d'Emmanuel Macron.

Rachida Dati devra aussi faire oublier Rima Abdul-Malak, sa prédécesseure appréciée des acteurs du monde de la Culture et qui laisse à l'ancienne garde des Sceaux un ministère doté d'un budget en progression de 6% par rapport à 2023. Le premier rendez-vous de la nouvelle ministre de la Culture aura lieu d'ici un mois, avec la cérémonie des César.

G.D.