RMC
Politique

Retraites: le gouvernement envisage une rencontre le 12 juin, l'intersyndicale divisée

placeholder video
À peine la fin de la dernière journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce mardi, le gouvernement envisageait d'inviter les différents syndicats pour tenter de tourner définitivement la page des retraites. Mais cette invitation n'est pas forcément vue d'un bon œil par l'ensemble des syndicats.

Participation en forte baisse ce mardi, pour la 14e journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites. 281.000 manifestants en France selon le ministère de l'Intérieur, "plus de 900.000" selon la CGT. Lors de la précédente journée de mobilisation, ils étaient 782.000 selon la police et 2,3 millions selon les syndicats.

Le gouvernement tente de tourner la page de cette séquence et prévoit de rencontrer les syndicats à la mi-juin, à l'Élysée ou à Matignon. La date du 12 juin est avancée. Mais l'idée d'une invitation est diversement perçue par les leaders du mouvement contre la réforme.

Les invitations ne sont pas encore officiellement arrivées dans les boîtes email, mais déjà Sophie Binet, la numéro 1 de la CGT, pose ses conditions.

"Notre réponse, elle dépendra de l’ordre du jour. Nous pensons qu’il faut revoir en profondeur les ordonnances travail, prendre des mesures pour augmenter les salaires, prendre des mesures pour que l’égalité femmes-hommes soit enfin une réalité… Si, par contre, c’est une invitation pour faire une photo de classe avec Emmanuel Macron, on a autre chose à faire”, assure-t-elle.

Les leaders syndicaux vont continuer à échanger

L'idée d'une rencontre avec l'exécutif, à l'Élysée et à Matignon, ne fait pas consensus chez les syndicats. Laurent Berger prévoit d'y répondre favorablement pour la CFDT. “La CFDT va partout où il faut défendre les droits des travailleurs et des travailleuses. Donc, sans ambiguïté, on répondra oui”, indique-t-il.

Jusqu'à présent, l'intersyndicale faisait une réponse commune à l'exécutif, mais Frédéric Souillot a déjà consulté ses instances à Force ouvrière. Et c'est décidé, il n'ira pas à l’Élysée.

“Moi, je ne fais pas de politique. Je ne fais que de la politique syndicale et les coups de communication du président de la République, ça ne m'intéresse pas”, assure-t-il.

Il ne faut pourtant pas y voir une rupture de l'unité, les responsables syndicaux le jurent, il ont prévu de se revoir en réunion mardi prochain.

Victor Joanin avec Guillaume Descours