"Rien n’a changé": l’agriculteur Didier Giraud prévient que "les manifs vont être plus violentes"

Pour l’agriculteur Didier Giraud, la colère des agriculteurs risque de redoubler face au manque d’avancées malgré les annonces du gouvernement.

Les tracteurs bientôt de retour sur les routes? Deux mois après la levée des barrages, certains agriculteurs se mobilisent à nouveau. Après une action vendredi dernier à Rodez (Aveyron) pour réclamer le versement des aides de la PAC, ayant donné lieu à un incendie sur un rond-point condamné par la préfecture, des manifestations sont organisées ce mardi à Guingamp (Côtes d’Armor) et Orléans (Loiret). Car les annonces du gouvernement pour calmer la colère des agriculteurs tardent encore à se concrétiser, selon les principaux intéressés.

"Ce mouvement très sympathique et très populaire du mois de décembre, il est en train de donner place à quelque chose de beaucoup moins sympathique, je vous l’annonce, prévient l’éleveur de bovins Didier Giraud dans "Les Grandes Gueules" ce mardi sur RMC et RMC Story. Les manifs vont être plus violentes, plus dures. Je l’ai dit la semaine dernière à Bruno Le Maire, il ne s’est rien passé derrière les actions qu’il y a eu."

L'intégrale des Grandes Gueules du mardi 2 avril 2024 avec Flora Ghebali, Didier Giraud et Jean-Loup Bonnamy - 09h/12h

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"Ça va redémarrer"

"Il y a un petit truc sur la vente directe parce que les consommateurs sont revenus un peu, poursuit Didier Giraud. Mais les gens qui importent de la viande pour mettre dans leurs restaurants importent toujours autant, comme McDo par exemple. Les gens qui nous créent des surcharges administratives inventent toujours des conneries à longueur de journée pour nous casser les pieds. Toute la simplification qui était en route, ça a commencé par des grandes réunions en préfectures avec des syndicalistes qui n’ont rien donné. Rien n’a changé. Je connais encore des gens qui n’ont pas toutes leurs primes. Les problèmes qui ont été dénoncés en décembre, rien n’est résolu. Donc ça va redémarrer."

Et Didier Giraud souligne que "la principale cause de mécontentement, c’était le revenu". "Et tu ne le résous pas avec une réunion et deux coups de cuillère à pot", assure-t-il. Pour l’écologiste Flora Ghebali, "c’est toujours la même chose: on met des petits pansements sur les symptômes, on ne traite pas les maladies". "On ne va pas dans le fond de la question, déplore-t-elle. Chaque problème est interdépendant. Et on a des crises systémiques partout."

LP