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Valérie Pécresse a-t-elle déjà perdu l'élection présidentielle?

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En difficulté dans les sondages, Valérie Pécresse donne l'impression de patiner dans cette campagne. Et à à peine un mois d'un premier tour du scrutin, même ses proches semblent ne plus y croire.

À 33 jours du premier tour de la présidentielle, la route n’a jamais semblé aussi longue pour Valérie Pécresse. Le constat d’un de ses porte-parole est amer. “Elle fait des propositions, mais rien n’existe, rien n’est repris dans la presse”.

Une difficulté à exister qui s’illustre dans les sondages. La candidate LR est aux alentours de 13%, derrière Emmanuel Macron, Marine le Pen, Éric Zemmour et parfois même Jean-Luc Mélenchon. Un ministre la tacle violemment: “Pécresse est la plus nulle de nos adversaires !”

Et le contexte de guerre ne lui est pas favorable. Elle semble parfois perdue. Comme face à BFMTV le 23 février dernier, juste avant l’invasion de l’Ukraine. À 21h20, elle explique que Vladimir Poutine est un "dictateur". Mais 45 minutes plus tard, à 22h04, marche arrière. “Je pense qu’il faut parler de dirigeant autoritaire”, corrige-t-elle. Et depuis, elle est revenue sur ses propos, vendredi dernier.

Le constat de son staff de campagne, c’est que la candidate est fatiguée. “Elle est HS, elle perd sa voix, elle est marquée”, observe l’un d’eux. “Elle aurait dû prendre des vacances à Noël”, lui conseille après coup un autre.

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Sa dernière carte, les débats

Et autour d’elle, ils sont de moins en moins nombreux à y croire. À son QG de campagne, certains l’appellent même “Belle-Amie” en référence au candidat aux Européennes en 2019 François-Xavier Bellamy. Promis à un succès, il n’a fait que 8%. “La campagne est pliée”, se désole un proche, qui ajoute: “Je ne suis pas déprimé, je suis résigné. La messe est dite”.

Et la candidate n’engrange pas de soutiens. Nicolas Sarkozy ne s’est toujours pas exprimé en sa faveur. Et même au gouvernement, on doute qu’il le fasse. “S’il ne dit pas officiellement qu’il va voter Macron, ce sera déjà une victoire pour elle”, analyse un ministre.

Et puis, autre déception pour elle. La semaine dernière, elle a intégré dans le conseil de défense qu’elle a fondé, Michèle Alliot-Marie. L’ancienne ministre qui était dimanche sur I24 News et qui n’a pas affirmé qu’elle allait voter pour Valérie Pécresse. Coup dur.

Il reste néanmoins une cartouche, celle des débats. Jeudi, elle sera face à Eric Zemmour. “C’est l’événement principal de la semaine”, promet un porte-parole. Un autre complète: “Valérie sait débattre. Elle n’a pas peur. Elle espère aller le chercher sur ses contradictions, sur l’Europe notamment”.

Le but pour ses équipes, c’est qu’il fasse des erreurs. Un membre résume: “Si Eric Zemmour et Marine Le Pen en font, elle a encore une chance d’accéder au second tour. Mais aujourd’hui, elle n’est plus maître de son destin”.

Le service politique de RMC