Présidentielle: Eric Zemmour condamné pour "contrefaçon de droits d'auteur" pour son clip de campagne
Le candidat d'extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour a été condamné ce vendredi pour "contrefaçon de droits d'auteur" après l'utilisation non autorisée d'images de films dans son clip de campagne, selon l'Agence France-Presse.
Eric Zemmour et son parti Reconquête! sont condamnés à verser un total de 70.000 euros aux plaignants, parmi lesquels les sociétés Gaumont et EuropaCorp, les réalisateurs Luc Besson et François Ozon ou encore la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD).
Eric Zemmour va faire appel
En plus des sommes à verser en réparation du préjudice de "contrefaçon de droits d'auteur" et d'"atteinte au droit moral", le tribunal judiciaire de Paris a ordonné que le clip ne soit plus diffusé avec les extraits en cause. Cette décision doit être appliquée sous 7 jours, sous peine d'une astreinte de 1.500 euros par jour de retard ensuite.
Les avocats d'Eric Zemmour précisent à nos confrères de BFMTV que le candidat du parti "Reconquête !" va faire appel de cette décision.
Un clip citant de multiples œuvres et personnalités
Le clip d'annonce de candidature d'Eric Zemmour durant une dizaine de minutes, avait été diffusé en direct sur différents canaux le 30 novembre, a été vu plus de trois millions de fois sur YouTube.
Il citait de multiples œuvres et personnalités, dont des extraits des films "Jeanne d'Arc" de Luc Besson (1999), "Un singe en hiver" de Henri Verneuil (1962), "Dans la maison" de François Ozon (2012), "Le quai des brumes" de Marcel Carné (1938) et du documentaire "Louis Pasteur, portrait d'un visionnaire" (2011).
Plusieurs médias et personnalités avaient vivement contesté l'utilisation de leurs images parmi les 144 extraits employés dans le clip, sans aller forcément devant les tribunaux.
Une tentative de censure pour l'avocat d'Eric Zemmour
Le 27 janvier lors de l'audience, où le candidat d'extrême droite n'était pas présent, son avocat Maître Olivier Pardo avait fustigé une tentative de "censure" et défendu l'usage d'extraits vidéo "dans le cadre d'une courte citation", réclamant l'irrecevabilité de la procédure.
"Gaumont et EuropaCorp ne font pas de politique, ils font du cinéma populaire, et nous n'avons jamais accordé l'autorisation d'utiliser des extraits à aucun parti", avait répliqué l'avocat des sociétés de production, Me Thierry Marembert ajoutant que ces entreprises auraient "refusé à tout le monde (...) mais être associé à quelqu'un qui a des idées extrêmes, c'est un préjudice supplémentaire."