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Après sa condamnation, Bedos s'excuse: "Vous tombez dans le piège", alerte la présidente de MeTooMédias

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Condamné pour agressions sexuelles, Nicolas Bedos s'explique dans un livre dans lequel il demande pardon. Une recherche de la rédemption qui ne convainc pas Emmanuelle Dancourt, présidente de MeTooMedia.

Une tentative de rédemption? Condamné en octobre à un an de prison dont six mois avec sursis pour des agressions sexuelles sur deux femmes en 2023, Nicolas Bedos revient dans un livre sur son parcours avant et après ce jugement. Pour l'acteur et réalisateur, l'écriture de la "La Soif de honte", lui a permis de se "confronter" à ses "erreurs"

"Je me suis tu pendant 2 ans. J'ai reconnu mes fautes, accepté ma peine, aujourd'hui je raconte", explique l'auteur sur X. Après avoir vécu cet épisode "comme totalement injuste et disproportionné", l'intéressé assure au Point ne plus chercher à "se défendre sur les faits" et reconnaît avoir fait du mal "le plus souvent sans le vouloir".

Un mea culpa qui interroge les Grandes Gueules. Comment accueillir les excuses de Nicolas Bedos? "Il reconnaît qu'il s'est mal comporté, qu'il demande sincèrement pardon, cela fait partie de notre société de lui accorder. On peut faire des erreurs mais on peut évoluer dans la mesure où l'on est sincère", estime Joëlle Dago-Serry.

"En tant que femme, ce que l'on veut c'est que les hommes violents changent. Il y a peut-être d'autres hommes qui entendent sa volonté de changement. Et le fait qu'il a été un salaud. C'est important l'inspiration et l'encouragement. Si on casse ça, à quoi cela sert de militer si c'est pour condamner quelqu'un à vie?", interroge Joëlle Dago-Serry sur RMC et RMC Story.

Violences sexuelles : Bedos a-t-il droit à la rédemption ? - 07/05
Violences sexuelles : Bedos a-t-il droit à la rédemption ? - 07/05
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"Il retourne tous les reproches qu'on pourrait lui faire"

"Le pardon et la rédemption, c'est l'une des plus belles choses que l'humanité ait faite, mais il y a le fond, et la méthode", nuance sur le plateau d'Estelle Midi Emmanuelle Dancourt, présidente de l'association MeTooMédias. "Le livre est très bien écrit, il emploie au maximum la rhétorique et il va retourner au fur et à mesure du livre tous les reproches qu'on pourrait lui faire".

"Je suis très gênée par la méthode et les premières personnes à qui il faut tendre la main, ce sont les victimes et on ne les invite pas en plateau parce qu'elles ne vont pas faire le buzz", déplore Emmanuelle Dancourt. "Il y a plein de victimes qui écrivent des livres et ont du mal à se faire inviter parce qu'elles ne sont pas connues".

"Vous tombez dans le piège de cette rédemption. Nicolas Bedos fait un livre, minimise ce qui lui est arrivé et noie ça dans la zone grise des violences sexistes et sexuelles. Il évoque un viol et l'alcoolisme, je le crois mais il démonte tous les arguments en avance", poursuit la présidente de MeTooMédias.

"Des actes"

Dans un entretien au Point, Nicolas Bedos s'est également confié sur son alcoolisme et un viol subi de la part d'une "personne, très admirée à l'époque, (qui) a vu sa vie sombrer de manière assez tragique par la suite". "Mais je suis très clair, je ne m'en sers pas comme d'un bouclier", ajoute l'acteur et réalisateur de 46 ans.

Emmanuelle Dancourt invite désormais Nicolas Bedos à agir en reversant l'argent de son livre à des associations et en allant à la rencontre de victimes. "Je veux des actes et qu'il s'engage et je pourrais croire à sa rédemption"

Une plaignante l'accusait de s'être dirigé vers elle avant de tendre la main droite au niveau de son sexe, par-dessus son jean, dans la nuit du 1er au 2 juin 2023. Une autre avait raconté qu'ivre, il l'avait attrapée par la taille et embrassée dans le cou dans la nuit du 11 au 12 mai 2023. L'acteur a, en revanche, été relaxé "au bénéfice du doute" pour des faits de harcèlement sexuel en 2018.

G.D. avec AFP